Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
Les attentes étaient élevées autour de Brandin Podziemski cette saison, mais tout ne se passe pas comme prévu pour le jeune arrière. Après un début d’exercice en demi-teinte, la franchise californienne commence à s’interroger sur son rôle et sur la manière dont il peut retrouver son influence habituelle. Même Steve Kerr, d’ordinaire mesuré, a tenu à clarifier les choses devant les médias.
Face aux Memphis Grizzlies, Golden State a livré une prestation convaincante, l’emportant 131 à 118 dans un match dominé du début à la fin. Podziemski a enfin montré un visage plus proche de celui attendu, terminant avec 23 points, 6 passes et 3 rebonds, à 5/7 longue distance. Une performance qui tranche avec ses trois premiers matchs de la saison, marqués par des maladresses inhabituelles et une perte de confiance visible sur le parquet.
Avant cette rencontre, Steve Kerr avait d’ailleurs reconnu que son jeune joueur traversait une période compliquée. « Il n’est pas à son meilleur niveau en ce moment. Il force un peu trop. Brandin veut toujours être grandiose, mais parfois, il doit simplement se détendre et bien jouer. C’est à ce moment-là que son jeu devient excellent. C’est un sacré joueur, il nous rend meilleurs, et il va finir par se reprendre », a confié le coach des Warriors. Des propos francs, mais empreints de confiance, qui traduisent la volonté d’accompagner le joueur plutôt que de le sanctionner.
Un rappel à la réalité nécessaire pour le jeune arrière
Ce discours rappelle la méthode Kerr, déjà utilisée par le passé avec Jonathan Kuminga. L’entraîneur sait doser les critiques publiques pour provoquer une réaction sans casser la dynamique collective. Podziemski, lui, a débuté la saison avec des moyennes décevantes : 8,7 points, 1 passe et 5 rebonds par match, à seulement 36 % au tir. Un contraste marqué avec ses standards précédents, notamment sur le plan de l’efficacité offensive.
L’environnement médiatique autour du joueur n’a pas arrangé les choses. Ses déclarations ambitieuses, notamment lorsqu’il a affirmé vouloir surpasser Stephen Curry, ont fait grand bruit. Cette franchise légendaire attire inévitablement les projecteurs, et le moindre mot prononcé devient une arme pour ses détracteurs. Draymond Green lui-même l’a mis en garde : « Dans notre métier, il faut faire attention à ce qu’on dit, car tout peut être retourné contre toi ».
Kerr, en fin stratège, semble vouloir recentrer son jeune joueur sur l’essentiel : le jeu, la progression, et la patience. Les exemples ne manquent pas dans cette équipe : Jonathan Kuminga, souvent critiqué par le passé, a su se servir des remarques de son coach pour franchir un cap. Depuis la reprise, il brille avec une moyenne de 15,7 points et 7,3 rebonds, et une réussite impressionnante de 55 % au tir. Un modèle de résilience dont Podziemski pourrait s’inspirer.
Pour Golden State, la jeunesse et le talent ne manquent pas, mais c’est la constance qui fera la différence à long terme. Le système de Kerr repose sur la discipline, la patience et la confiance collective. Si Podziemski parvient à retrouver son calme et à s’intégrer pleinement dans cette mécanique, les résultats suivront naturellement.
