Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
Depuis le début de la saison, les Dallas Mavericks font parler d’eux pour un choix tactique pour le moins surprenant. Jason Kidd a décidé de confier à Cooper Flagg, tout juste 18 ans, le rôle de meneur de jeu. Une expérimentation audacieuse… mais qui commence à susciter de vives critiques.
L’ancien joueur NBA Rashad McCants s’est montré particulièrement virulent à l’égard de cette décision. Selon lui, l’entraîneur des Mavericks met en péril le développement du jeune rookie en le forçant à jouer dans un rôle qui n’est pas le sien. Pour McCants, cette stratégie brouille les repères de Flagg, qui peine à s’imposer sur le terrain depuis le début de la saison. Le constat est pour l’instant sans appel : Flagg peine à trouver sa place à la mène. En quatre rencontres, il n’a distribué que dix passes décisives, avec même deux matchs sans la moindre assistance.
En plus de ce manque de repères, la pression liée à son statut de prodige semble peser sur ses épaules. « Les Dallas Mavericks ne rendent pas justice à Cooper Flagg. Ils essaient juste de masquer le cas Luka Doncic », a déclaré McCants. « Mettre Cooper meneur, c’est absurde. Il n’a pas été formé pour ça. On dirait qu’ils veulent en faire le prochain Jason Kidd alors qu’il devrait être le prochain Dirk Nowitzki. Je ne sais pas ce qu’ils fichent là-bas. Cooper est comme Keith Van Horn : un gars capable de mettre 20 points et 10 rebonds, pas de diriger une attaque. »
Un rôle qui ne correspond pas à ses qualités naturelles
Depuis toujours, Flagg s’est distingué par sa polyvalence, son sens du jeu et son intelligence dans le demi-terrain. Mais lui confier la responsabilité de mener le jeu d’une équipe encore en rodage semble prématuré. McCants n’est d’ailleurs pas le seul à estimer que Kidd s’entête dans une direction contre-productive. Pour beaucoup, le jeune ailier aurait tout intérêt à s’épanouir dans un rôle plus naturel, proche du panier, où il pourrait exploiter ses qualités de scoreur et de rebondeur.
Cette situation est d’autant plus délicate que Kyrie Irving, actuellement blessé, devrait reprendre son rôle de meneur dès son retour. Flagg serait alors contraint de changer une nouvelle fois de poste, perturbant encore davantage son adaptation. Un double repositionnement en l’espace de quelques mois pourrait altérer sa confiance et retarder sa progression.
Pour McCants, la logique voudrait que D’Angelo Russell prenne la main sur l’organisation du jeu, tandis que Flagg retrouve sa place dans le frontcourt. Cela permettrait non seulement de rétablir un équilibre collectif, mais aussi de libérer le rookie du poids de la création offensive. À 18 ans, il a besoin de stabilité avant tout.
Quoi qu’il en soit, la pression autour du jeune prodige ne faiblira pas. Comparé à Larry Bird avant même d’avoir disputé dix matchs NBA, Flagg se trouve sous un microscope permanent. Son talent est indéniable, mais son développement dépendra désormais de la capacité des Mavericks à faire preuve de patience et de discernement.
