Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
Victor Wembanyama continue d’impressionner la planète NBA, au point d’attirer les commentaires de légendes du jeu. Cette fois, c’est un ancien septuple champion NBA, Robert Horry, qui s’est exprimé sur le jeune phénomène français. Et selon lui, si Wembanyama peut surpasser Tim Duncan sur presque tous les plans individuels, un objectif précis restera peut-être hors de portée : celui des cinq bagues de champion.
En conversation avec Michelle Beadle, DeMarcus Cousins, Chandler Parsons et Lou Williams sur le plateau de Run It Back (FanDuel TV), Horry n’a pas caché son admiration pour le prodige des Spurs. L’ancien coéquipier de Hakeem Olajuwon, Shaquille O’Neal et Tim Duncan connaît mieux que quiconque la valeur d’un intérieur dominant. Pourtant, il estime que certaines choses dépendent de plus que du seul talent d’un joueur, notamment le contexte et la stabilité d’une équipe jeune comme San Antonio.
« Je pense que le seul [record de Duncan] qu’il ne pourra pas égaler, ce sont les cinq titres de champion. Parce que ce n’est pas seulement de toi qu’il s’agit. C’est une affaire collective. Ils sont jeunes, ils apprennent encore, et leur entraîneur aussi est jeune — il va commettre des erreurs », a déclaré Horry à propos de Victor Wembanyama et de l’entraîneur Mitch Johnson, âgé de seulement 38 ans.
Un talent déjà capable de redéfinir la défense moderne
En ce début de saison, le Français affiche des statistiques ahurissantes : 31 points à 60 % de réussite au tir, 13,8 rebonds, 4,8 contres et près de 3 passes décisives par match. Des chiffres qui, à seulement 21 ans, le placent déjà parmi les meilleurs joueurs du monde. « Défensivement, c’est déjà plié. Il va pulvériser tous les standards. Ce qu’il change dans une rencontre, c’est inédit : il modifie non seulement la manière dont tu attaques, mais toute la stratégie de ton équipe », a ajouté Horry, impressionné.
Ce parallèle entre Wembanyama et Duncan est inévitable. Tous deux ont été choisis en première position de la draft, tous deux ont immédiatement transformé la franchise texane. La différence réside dans l’époque et dans l’encadrement. Duncan avait David Robinson à ses côtés et Gregg Popovich sur le banc, un duo d’expérience et de rigueur. Wembanyama, lui, évolue dans une NBA plus rapide, plus exigeante, et au sein d’un effectif beaucoup plus jeune.
Malgré cela, son impact est immédiat. En quatre rencontres, les Spurs affichent un bilan parfait (4-0), dominés par un Wembanyama qui semble encore progresser de semaine en semaine. Sa capacité à combiner domination intérieure et mobilité extérieure fait de lui une arme défensive sans équivalent, capable de neutraliser n’importe quel style de jeu adverse.
Le défi, désormais, sera d’inscrire cette réussite individuelle dans la durée. Si Horry doute que Wembanyama atteigne le total de titres de Duncan, il reconnaît en revanche que le Français possède le potentiel pour marquer l’histoire autrement — en redéfinissant ce que signifie être un pivot moderne. À ce rythme, le surnom de “héritier des Spurs” pourrait bien devenir, un jour, celui de “nouvelle légende de San Antonio”.
