Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
Victor Wembanyama continue de faire parler de lui après seulement quelques rencontres disputées cette saison. Son début d’exercice est si impressionnant qu’il semble redéfinir, à chaque match, la notion même de talent générationnel. Parmi les nombreux observateurs fascinés, un grand nom du journalisme américain a tenu à souligner à quel point le Français atteint déjà une dimension rare dans le sport professionnel.
Bill Simmons, fondateur de The Ringer et référence du commentaire NBA, s’est récemment exprimé sur le phénomène Wembanyama dans son podcast. Pour lui, certains gestes du jeune intérieur dépassent le cadre du jeu. « Il y a eu une action, je crois que c’est quand il a dribblé entre les jambes dix-neuf fois, mis un trois points et obtenu la faute », a-t-il raconté. « Et là, la caméra s’est tournée vers le banc des Spurs : plusieurs gars avaient les mains derrière la tête. C’est le test de Thomas Hill. »
Simmons fait ici référence à une séquence mythique du basket universitaire : la réaction de Thomas Hill après le tir légendaire de Christian Laettner pour Duke. Pour le journaliste, voir les coéquipiers de Wembanyama reproduire ce geste d’incrédulité prouve à quel point le Français suscite une admiration totale, même parmi ceux qui le côtoient chaque jour à l’entraînement.
Un niveau d’émerveillement réservé aux légendes
« Je pense que c’est le niveau le plus rare qu’un athlète puisse atteindre, quand même tes coéquipiers n’en reviennent pas. Ces gars jouent au basket tous les jours, ils ont tout vu, et pourtant ils restent bouche bée. Le dernier joueur à provoquer ce genre de réaction, c’était Curry, quand il a commencé à enchaîner les trois points », a poursuivi Simmons. Selon lui, Wembanyama entre déjà dans cette catégorie infime de joueurs capables de faire basculer l’émotion pure du jeu.
L’action évoquée par Simmons remonte probablement au match d’ouverture face à Dallas. Sur cette séquence, Wembanyama contre Derek Lively avant de le ridiculiser en un contre un et de planter un tir primé tout en obtenant la faute. Même le public texan, pourtant habitué aux prouesses, n’a pu s’empêcher de pousser des cris d’étonnement.
Ce type de moment n’est pas anodin pour un joueur encore si jeune. En suscitant une telle réaction d’admiration instinctive, Wembanyama démontre qu’il ne se contente pas d’être talentueux : il inspire la même fascination que les plus grands, ceux qui changent la perception du possible sur un terrain.
Simmons, réputé pour sa retenue, ne s’y trompe pas : Victor Wembanyama n’est pas seulement un joueur dominant, il est un phénomène culturel. Et si l’on en croit les réactions autour de lui, ce sentiment ne fait que s’amplifier à mesure que la saison avance.
