Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
Brandin Podziemski ne manque pas d’assurance. Le jeune joueur des Golden State Warriors, déjà remarqué pour son travail et sa progression, a récemment déclaré qu’il se voyait comme le successeur de Stephen Curry lorsque la légende prendra sa retraite. Une ambition forte qui divise les observateurs, entre encouragements et scepticisme. Parmi eux, deux anciens joueurs NBA ont donné leur avis sans détour : Chandler Parsons et DeMarcus Cousins.
Sélectionné en 19e position lors de la Draft 2023, Podziemski a rapidement conquis le vestiaire des Warriors grâce à sa détermination et son sens du jeu. Son profil complet et son éthique de travail séduisent Steve Kerr, qui lui offre désormais un rôle plus important dans la rotation. Mais pour certains analystes, le jeune arrière doit encore franchir plusieurs caps avant de prétendre devenir le visage d’une franchise aussi mythique que Golden State.
Invités de l’émission “Run It Back”, Parsons et Cousins ont débattu du sujet avec franchise. Parsons a reconnu le potentiel du joueur tout en nuançant : « Est-il un élément du futur de l’équipe ? Oui. Tout comme Moody ou Kuminga. Mais de là à imaginer qu’il reprendra le flambeau de Steph Curry, je n’y crois pas. C’est une chose de le vouloir, une autre de le faire. » DeMarcus Cousins, plus tranchant encore, a réagi avec un mélange de franchise et d’humour : « Draymond est un super coéquipier de le soutenir, mais parfois, les athlètes sont un peu dans le déni. Ce n’est pas une critique, c’est juste de la confiance mal calibrée. Mais non, je ne crois pas à cette idée. »
Une confiance mal interprétée par certains observateurs
Ces propos font écho à une discussion récurrente autour des jeunes joueurs trop pressés de s’imposer. Si l’assurance de Podziemski est perçue par certains comme une qualité indispensable, elle peut aussi devenir une source de pression inutile. Steve Kerr lui-même, interrogé après la victoire contre Memphis, a tempéré l’enthousiasme général. « Il n’est pas à son meilleur niveau pour l’instant. Il veut trop bien faire. Parfois, il suffit d’être bon pour devenir grand. Il finira par trouver le bon équilibre », a expliqué le coach des Warriors, toujours soucieux de préserver la progression de ses jeunes talents.
Podziemski affiche pourtant de réelles améliorations. En quatre matchs, il tourne à 12,3 points de moyenne, avec une adresse impressionnante à 45 % à trois points. Kerr lui a déjà confié trois titularisations, signe de la confiance du staff. Mais cette montée en responsabilités s’accompagne aussi d’un risque : vouloir en faire trop, trop vite, dans une équipe où la hiérarchie reste clairement définie.
L’exemple de Curry lui-même devrait servir de modèle. Avant de devenir le leader incontesté des Warriors, le double MVP a connu des saisons de transition, marquées par la patience et la construction progressive de son leadership. Podziemski, lui, semble brûler les étapes, poussé par son ambition et les attentes d’un environnement ultra-compétitif.
S’il parvient à canaliser cette confiance et à se concentrer sur sa progression, le jeune arrière pourrait bel et bien s’imposer comme une pièce maîtresse du futur des Warriors. Mais pour prétendre un jour succéder à Stephen Curry, il devra d’abord apprendre à écrire sa propre histoire, sans chercher à imiter celle d’un joueur qui a redéfini la grandeur à Golden State.
