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Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
Le débat autour du « load management » ne cesse d’animer la NBA moderne. Si certains y voient une nécessité pour préserver la longévité des joueurs, d’autres considèrent qu’il s’agit d’une dérive qui éloigne le sport de son essence. Shaquille O’Neal, légende parmi les légendes, est revenu récemment sur sa propre expérience à ce sujet, évoquant ses regrets et la comparaison inévitable avec Michael Jordan, connu pour sa volonté de jouer chaque match sans exception.
Interrogé par ESPN, Shaq a admis qu’il aurait aimé suivre la même approche que MJ, mais que son corps ne le lui a pas permis. L’ancien pivot de 2m16, véritable colosse à 160 kilos, a expliqué que les blessures mineures et les douleurs chroniques l’ont souvent contraint à se ménager. « Je voulais aussi jouer chaque match, mais souvent, j’avais de petites blessures, et je savais que je servais mieux l’équipe quand j’étais à 100 %. » a-t-il confié.
L’icône des Lakers a précisé qu’à long terme, ces absences temporaires étaient parfois nécessaires pour préserver son rendement et celui de sa franchise. « Beaucoup de fois, ces petits pépins te ralentissent… et ce n’est bon pour personne », a-t-il ajouté, reconnaissant que même les plus grands joueurs peuvent devenir un fardeau pour leur équipe s’ils ne sont pas au meilleur de leur forme.
Un respect mutuel entre deux légendes
Pour autant, Shaquille O’Neal n’a pas cherché à contester l’état d’esprit de Michael Jordan. Bien au contraire, il a tenu à souligner le caractère exceptionnel de sa constance et de sa discipline. « Il voulait jouer, et il l’a fait la plupart du temps. Sa formule a fonctionné pour lui. Mais moi, quand je prenais deux matchs de repos, un anti-inflammatoire, et que je revenais, j’étais à chaque fois super frais. »
Les propos de Shaq rappellent la complexité de la gestion physique à haut niveau, surtout pour un joueur de son gabarit. Jordan, réputé pour sa condition physique irréprochable, a eu la chance de traverser sa carrière sans blessures majeures, ce qui lui a permis de maintenir un rythme effréné même dans la trentaine avancée. Shaq, de son côté, a souvent dû composer avec des douleurs et des contraintes liées à sa morphologie hors norme.
Ce témoignage illustre aussi l’évolution du basket moderne, où la santé des joueurs prime désormais sur la performance immédiate. Ce que Jordan considérait comme un devoir – jouer chaque soir, quel que soit l’état du corps – est aujourd’hui perçu comme un risque que les franchises préfèrent éviter.
En fin de compte, Shaquille O’Neal a fait preuve d’une grande honnêteté. Son admiration pour Michael Jordan reste intacte, mais il reconnaît lucidement que tous les corps ne sont pas faits pour suivre ce modèle. Son expérience, entre puissance, douleur et résilience, rappelle que la grandeur en NBA se mesure aussi à la capacité d’adaptation — pas seulement à la présence sur le parquet.
