Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
Toujours prompt à imaginer comment il dominerait dans le jeu moderne, Shaquille O’Neal n’a jamais caché son immense confiance. L’ancien pivot légendaire des Lakers est convaincu qu’aucun joueur actuel ne pourrait résister à son impact physique. Pour lui, les intérieurs d’aujourd’hui, trop tournés vers le tir extérieur, ne tiendraient pas plus de quelques possessions face à sa puissance d’autrefois.
À travers les années, Shaq a souvent comparé son époque à celle des nouvelles générations, tout en s’amusant à rappeler qu’il aurait “brisé” les défenses modernes. Lors d’un entretien accordé au Guardian en 2022, il avait d’ailleurs détaillé les raisons de cette certitude. Plus qu’un simple ego, O’Neal y voit un constat logique : selon lui, les intérieurs actuels ont perdu le goût du combat physique et de la domination dans la raquette.
« Tous ces tireurs à mi-distance ou à trois points… ça me dit juste qu’ils n’aiment pas le contact. Je les aurais simplement bousculés. Et une fois qu’ils auraient essayé de me défendre, leurs jambes et leurs bras auraient été fatigués, et leur tir n’aurait plus trouvé le cercle », a expliqué O’Neal. Pour lui, la faiblesse du jeu intérieur actuel rendrait ses confrontations presque inégales, tant son style reposait sur la force brute et l’endurance.
Un jeu qu’il a, selon lui, contribué à transformer
Ironiquement, Shaq reconnaît une part de responsabilité dans cette évolution du jeu. Le pivot estime que sa domination sous les panneaux a forcé la génération suivante à s’adapter, fuyant la peinture pour s’étendre vers le périmètre. « Je trouve drôle que les grands ne veuillent plus jouer à l’intérieur, et c’est de ma faute », admettait-il. « Quand je regardais les intérieurs avant moi, ils se battaient dans la raquette. Puis je suis arrivé, j’ai commencé à les malmener, et ils ont commencé à s’écarter. »
O’Neal cite notamment Victor Wembanyama comme symbole de cette nouvelle ère. « Regarde Victor. Il a grandi en regardant Dirk Nowitzki, Tim Duncan, Kevin Garnett. Ces gars jouaient en dehors de la raquette, alors c’est ce qu’il a appris. » Pour l’ancien MVP, l’environnement et les modèles influencent la manière dont les jeunes grands développent leur jeu — une réalité bien différente de celle qu’il a connue à la fin des années 1990.
Toujours convaincu de sa supériorité, Shaq a un jour affirmé sur The Pivot Podcast qu’il tournerait à « 50 points de moyenne » dans la NBA actuelle. « Quelqu’un m’a demandé ce que j’aurais produit aujourd’hui. J’ai répondu : 50. Si tu tires un trois-points sur moi, ‘Joker’, tu ferais mieux de le mettre, parce que je vais courir, me poster sous le cercle, et Penny (Hardaway) m’enverra la balle pour un dunk. »
Si ces propos peuvent prêter à sourire, ils rappellent surtout l’identité d’un joueur qui a redéfini la puissance au poste bas. Dans une ligue où les pivots s’écartent de plus en plus, Shaquille O’Neal incarne une époque où la domination physique primait sur la technique extérieure. Et s’il n’est pas certain qu’il écraserait réellement tous les intérieurs d’aujourd’hui, une chose est sûre : “Diesel” n’aurait jamais cessé de les faire souffrir.
