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Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Gérard Depardieu est, depuis des mois, au centre de polémiques et enquêtes très médiatisées. Dans ce climat extrêmement lourd, chaque prise de parole d’un membre de sa famille est scrutée, d’autant que les rares proches qui acceptent de s’exprimer le font avec prudence. Parmi eux, Julie Depardieu. Elle l’a prouvé récemment : elle n’élude pas, mais elle refuse les caricatures.
Il n’a jamais été facile d’être Julie Depardieu, et peut-être encore moins depuis la cascade de déboires qui entoure son père. Dans un entretien accordé à « Ciné Télé Revue » en mars 2025, la comédienne avait ainsi évoqué frontalement l’état de son père. Elle y décrivait un homme fragilisé, nerveusement diminué par l’empilement des affaires, tout en rappelant qu’elle n’a pas à nier la justice, ni à la devancer.
« Comment va mon père ? Ça va moyen. Je lui ai envoyé : ‘T’as forcément fait une connerie, qu’est-ce que tu veux que je te dise ? Ils vont la retrouver, et tu paieras. Ça s’appelle les impôts’. Mais ça, plus ça, plus ça… nerveusement, c’est pas la grande forme.
Les scandales tu t’habitues un peu, à force. Après, je ne vais pas le diaboliser, je ne peux pas, c’est mon père. Ça a été compliqué, mais aujourd’hui, je n’ai pas énormément de choses à lui reprocher. Mais c’est sûr qu’il représente quelque chose à vivre d’assez violent. Je ne dis pas qu’il n’a rien fait, mais c’est comme une sorte de paratonnerre. Il prend tout, pour toute une génération. Il prend pour Bertrand Blier, pour tous les autres et tout ce qui a été fait avant lui. La rançon du succès, c’est dur. Il faut faire le dos rond et éclaircir la vérité. Je ne suis pas sûre qu’il ait fait tant d’abus que cela. Mais il faut laisser faire la justice »
Julie Depardieu avait déjà, par le passé, évoqué les répercussions personnelles de la figure écrasante de son père, notamment dans la jeunesse. Au micro de France Inter, elle avait expliqué sa rhinoplastie comme une tentative intime de se dissocier médiatiquement de lui.
« J’en avais marre qu’on me parle sans arrêt de quelqu’un dont je n’étais pas responsable. Un type à poil dans ses films et bourré à la télé, je n’y étais pour rien… En même temps, j’admire son talent, son incroyable audace et j’espère qu’il est heureux »
À 51 ans, Julie Depardieu se retrouve encore, malgré elle, dans ce rôle impossible : protéger un lien filial indéfectible, sans jamais s’affranchir du principe fondamental de justice. Aimer le père pour ce qu’il est, mais le condamner si besoin pour ce qu’il a fait : le débat est quasi-philosophique, et loin d’être simple à trancher…
