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Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Actrice, réalisatrice et figure emblématique du cinéma français, Josiane Balasko n’a jamais caché son engagement en faveur des sans-papiers. Depuis plusieurs décennies, elle milite pour la régularisation et le respect des droits des travailleurs étrangers en France, et n’a pas la langue dans sa poche à ce propos.
Dans une France où les débats sur l’immigration et les expulsions restent particulièrement vifs, Josiane Balasko n’hésite pas à parler cash. Pour la comédienne et réalisatrice, le traitement réservé aux sans-papiers révèle une hypocrisie systémique et des incohérences dans les politiques publiques.
En 2010, dans un entretien accordé à La Dépêche, elle avait ainsi pris position de manière virulente, elle qui s’appelle « Balaskovich » du fait des origines yougoslaves de sa famille, ce qu’elle assure n’avoir jamais oublié. Elle déclarait à l’époque :
« Toutes les expulsions me révoltent. Celles des gens qui ne peuvent plus payer leur loyer et celles qui concernent les travailleurs étrangers. Ces mesures coûtent très cher. Des gens sont relogés ensuite pendant des années dans des hôtels miteux à des prix incroyables, ça coûte plus de 2.000 € par mois à la collectivité, mais il paraît que c’est moins cher que de construire des logements.
Pour les sans-papiers, c’est tout aussi hypocrite. On en trouve partout qui travaillent dans les grands hôtels et dans les grands restaurants où vont ceux qui ont le pouvoir et l’argent. Ils sont 200.000 en France. »
Depuis 2010, le nombre de sans-papiers a néanmoins fortement augmenté. Selon l’actuel ministre de l’Intérieur, Laurent Nunez, on compte désormais environ 700.000 personnes sans papiers en France, tandis que le sénateur Bruno Retailleau estime ce chiffre à près d’un million. Josiane Balasko suit évidemment de près cette évolution, elle qui souhaite de nombreuses régularisations.
La comédienne s’implique aussi concrètement dans la mobilisation citoyenne. Elle a signé plusieurs pétitions en faveur des sans-papiers, notamment en 2014, et a participé à un appel à manifester contre la loi immigration en 2024. Ces actions régulières montrent une cohérence dans son engagement public.
Pour l’actrice, ce combat dépasse le simple militantisme : il s’inscrit dans sa vision de la justice sociale et dans son histoire familiale, avec un père qu’elle décrit comme « sûrement » arrivé sans-papiers en France, elle qui est d’origine yougoslave. À 75 ans, elle continue de faire entendre sa voix, fidèle à l’authenticité qui a marqué toute sa carrière.
