À 75 ans, Daniel Auteuil révèle le mal dont il souffre et qui ne guérira pas : « J’ai longtemps…

Daniel Auteuil
France TV (DR)

Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web

Acteur emblématique du cinéma français, Daniel Auteuil continue de fasciner par son talent et sa polyvalence. Mais derrière cette carrière impressionnante, l’artiste se confie sur un obstacle personnel qui l’a accompagné toute sa vie : un trouble méconnu dont il a découvert les effets sur lui bien après avoir commencé sa carrière, et qui, s’il peut être apaisé, ne se guérit pas…

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Référence incontournable du septième art français, Daniel Auteuil n’a en apparence aucun trouble ou aucune pathologie que l’on remarque d’emblée. Pourtant, l’inoubliable interprète de « Bébel » dans « Les sous-doués » souffre depuis toujours (et longtemps sans même l’avoir su) de dyspraxie, comme il l’a confié il y a quelques temps à « France Bleu » :

« Je pense que je suis un autodidacte de la dyspraxie. Je ne savais pas que je l’étais. C’est quand plus tard, on a décelé chez mon fils ce même truc et qu’on a quitté l’enseignement normal pour aller dans une école dite alternative que j’ai compris. »

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La dyspraxie, également appelée trouble développemental de la coordination, est à la gestuelle ce que la dyslexie est à la lecture : elle se traduit par une altération de la planification et de la coordination des gestes volontaires. Touchant environ 4 à 6 % de la population, elle se manifeste par une maladresse apparente, des difficultés à écrire, à boutonner une chemise ou à organiser ses mouvements de manière fluide. Pour un acteur, dont le corps est un outil central, ce trouble peut représenter un vrai défi.

Auteuil avait d’ailleurs poursuivi sur l’impact que cette condition a eu sur sa vie professionnelle et personnelle tout au long de sa vie:

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« On souffre, on perd confiance en soi, et on devient, si on est curieux, un autodidacte. J’ai longtemps cru être un crétin. Mais d’être autodidacte vous enlève à vie une certaine assurance. Moi, si on m’avait pris au Conservatoire d’art dramatique, je n’aurais pas attendu presque 40 ans avant de jouer une pièce classique. J’espère que mon fils n’en pâtira pas autant que moi. »

Ces confidences offrent un éclairage sur la ténacité et la résilience de Daniel Auteuil, qui a su transformer une difficulté personnelle en moteur de créativité et de persévérance. Si la dyspraxie reste incurable, elle n’a pas empêché l’acteur de bâtir une carrière exceptionnelle ni de transmettre son expérience à son fils avec bienveillance et vigilance.

En révélant sa dyspraxie et ses effets, Daniel Auteuil met en lumière un trouble encore méconnu, tout en inspirant ceux qui, comme lui, doivent composer avec des obstacles invisibles mais réels. Ses propos rappellent que le talent peut se développer malgré des défis personnels, et que la persévérance et l’autodidaxie restent des clés pour surmonter les limitations imposées par la nature.

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