Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
À 84 ans, Patrice Laffont est encore partout. Toujours à la production, encore régulièrement à l’antenne, très présent dans les talk-shows… et c’est précisément parce qu’il continue d’être actif qu’il tient parfois des propos qui surprennent encore, et qui questionnent l’opinion publique.
Le franc-parler des stars peut parfois se retourner contre elles, et Patrice Laffont en sait désormais quelque chose – surtout quand il s’agit d’argent. En France, parler de salaire et de retraite devant les caméras reste explosif. Lui l’a fait. Et quand il a raconté noir sur blanc ce qu’il touchait réellement, et ce qui selon lui lui serait “nécessaire” pour vivre “confortablement”, la séquence avait immédiatement fait bondir des centaines de milliers de Français.
« Je touche 3.500 euros par mois. Le jour où je ne travaillerai plus, où il n’y aura plus ‘Des chiffres et des lettres’ (dont il est producteur, ndlr), ni le théâtre, je serai un peu dans la merde. Mais c’est comme ça. Ce n’est pas grave, je mourrai peut-être dans la rue. Pour vivre confortablement, il me faudrait 10.000 euros par mois »
Ces propos, prononcés dans “Chez Jordan”, avaient fait hurler sur les réseaux sociaux : pour la majorité des retraités français, déjà le chiffre 3.500 euros mensuels relève de l’inatteignable. Alors entendre un homme médiatisé dire “il lui faudrait 10.000”, évidemment, ça a laissé des traces.
Lors d’une autre émission sur C8 il y a quelques temps, le vétéran de la télévision avait apporté d’autres éléments, plus nuancés, afin d’expliquer comment il en était arrivé là :
« À mon âge très avancé, je n’ai rien, rien. Je n’ai pas de maison, je n’ai pas d’appartement. La seule chose que j’ai à la limite c’est ma voiture et encore elle est vieille. J’ai gagné ma vie très correctement, je ne m’en plains pas, mais j’ai été une cigale, bah voilà ! J’ai dépensé mon fric allègrement, je n’ai rien mis de côté. Je le regrette maintenant »
Derrière ces deux séquences forcément frappantes, il y a deux choses qui ont marqué : l’aveu d’avoir claqué, l’aveu d’avoir vécu “cigale” — et la perception d’indécence pour une partie du public en pleine crise du coût de la vie.
Conclusion : même sans le vouloir, Patrice Laffont a ravivé en une phrase un sujet ultra inflammable en France — le rapport à l’argent, ce qu’on appelle “confortable”, et à quel niveau de revenus on ose encore se plaindre. Et ce débat là, lui, ne faiblit jamais.
