Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
Rien ne semble aller pour les Mavericks en ce début de saison. Malgré de grands espoirs nourris après une intersaison ambitieuse, la franchise texane se retrouve déjà à la traîne dans la conférence Ouest. Avec un effectif pourtant bâti pour défendre, Dallas affiche des lacunes inquiétantes sur le plan offensif — un déséquilibre que certains observateurs jugent intenable.
Selon le journaliste Grant Hughes de Bleacher Report, le mal est profond et structurel. Dans un papier consacré aux problèmes majeurs de chaque équipe, il n’a pas mâché ses mots : « Qui aurait pu croire qu’une équipe décidant d’aligner deux pivots et trois ailiers forts aurait du mal à se créer des tirs ? » Pour lui, la construction de l’effectif actuel relève d’un pari risqué, voire d’une erreur de conception.
L’idée initiale du directeur général Nico Harrison était pourtant claire : bâtir un groupe plus robuste défensivement après l’échange choc envoyant Luka Doncic aux Lakers. Ce virage stratégique, centré sur la taille et la protection du cercle, devait offrir une identité nouvelle à l’équipe. Mais avec Kyrie Irving toujours blessé et Anthony Davis indisponible, l’absence de véritables créateurs de jeu se fait cruellement sentir à Dallas, qui figure aujourd’hui parmi les pires attaques de la ligue.
Un projet défensif qui tourne au casse-tête offensif
Le cinq majeur actuel — composé de D’Angelo Russell, Cooper Flagg, Max Christie, P.J. Washington et Daniel Gafford — illustre ce déséquilibre. L’équipe affiche seulement 44 % de réussite au tir et un maigre 32 % à trois points. Pour un groupe censé rivaliser avec les meilleures attaques de l’Ouest, ces chiffres traduisent un manque flagrant de liant offensif et de spacing. Hughes ajoute même, non sans ironie, que « les Mavericks possèdent la pire attaque de la ligue si l’on ne compte que les véritables équipes NBA », une pique qui souligne la gravité de la situation.
Cette offensive poussive est d’autant plus frustrante que Dallas dispose de jeunes talents prometteurs. Cooper Flagg, premier choix de la Draft 2025, montre déjà de belles qualités, mais il reste en apprentissage et ne peut endosser le rôle de scoreur principal si tôt. De son côté, Russell peine à assumer la création offensive dans un système aussi encombré. Les ajustements nécessaires risquent donc d’être plus profonds qu’une simple série de rotations.
Les dirigeants texans pourraient être contraints d’agir rapidement. Plusieurs rumeurs évoquent déjà un possible intérêt pour Malik Monk, l’arrière des Kings, réputé pour sa capacité à dynamiser le jeu et à créer ses propres tirs. Une option intéressante, mais qui ne résoudra pas à elle seule les problèmes d’architecture du groupe.
La situation actuelle rappelle qu’une identité défensive ne peut suffire à masquer un manque criant de créativité. Les Mavericks, coincés entre deux visions — celle d’une équipe physique et celle d’une formation fluide — devront trouver l’équilibre avant qu’il ne soit trop tard. Car sans redressement rapide, le projet conçu pour durer pourrait rapidement se fissurer sous le poids de ses contradictions.
