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Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
Les défaites consécutives face aux Lakers et aux Suns ont ravivé certains doutes autour du projet des Spurs. Victor Wembanyama, parfois contenu et moins tranchant, semble marquer une pause dans son irrésistible ascension. Pourtant, à San Antonio, la direction reste sereine. L’organisation pourrait bien s’inspirer d’un modèle qui a récemment fait ses preuves à l’Ouest.
La blessure du rookie Dylan Harper et l’absence prolongée de De’Aaron Fox expliquent en partie les difficultés actuelles. Sans leur principal créateur et leur second meilleur scoreur, les Texans peinent à retrouver le rythme qui avait marqué leur début de saison. Fox devrait toutefois revenir prochainement, et avec lui, l’équilibre offensif qui faisait la force de l’équipe pourrait renaître. Le projet reste avant tout centré sur Wembanyama, dont le développement accéléré pousse la franchise à envisager une montée en puissance plus rapide que prévu.
Mais à l’heure où certains réclament un gros coup avant la trade deadline, les Spurs semblent privilégier la patience. D’après le journaliste Shams Charania, la stratégie interne prime : « Je pense qu’ils sont dans une logique de développement intérieur. Leur grand mouvement, c’était l’arrivée de De’Aaron Fox. À partir de là, ils veulent voir ce que ce groupe peut réellement accomplir ensemble, un peu comme l’a fait Oklahoma City ces dernières années. Le prochain objectif, c’est d’aller en playoffs avec cette équipe et d’évaluer ce qu’elle vaut sous pression. »
Un modèle inspiré de celui d’Oklahoma City
La comparaison avec le Thunder n’est pas anodine. Entre Shai Gilgeous-Alexander, Chet Holmgren et Jalen Williams, Oklahoma City a bâti l’un des trios les plus prometteurs de la NBA. Leur succès repose sur la patience, la draft et la progression interne, plus que sur les échanges spectaculaires. À San Antonio, on espère reproduire cette formule gagnante, en misant sur la montée en puissance des jeunes talents déjà présents plutôt que sur l’arrivée d’une star confirmée.
La priorité reste d’abord de ramener les Spurs en playoffs, une première depuis 2019. Avant d’envisager de bouleverser l’effectif, la direction veut savoir jusqu’où Wembanyama et Fox peuvent mener le groupe actuel. Car si l’alchimie prend, le duo pourrait devenir la pierre angulaire d’un projet durable, sans avoir besoin d’un recrutement massif.
Cela ne veut pas dire pour autant que les Spurs resteront passifs. Les dirigeants disposent de suffisamment d’actifs pour se positionner sur des stars si l’opportunité se présente, mais seulement lorsque le timing sera idéal. Comme le souligne Charania, « c’est à ce moment-là que tu fais les ajustements nécessaires sur ton effectif », sous-entendant que ces ajustements viendront peut-être l’été prochain, et non dans la précipitation.
À court terme, tout l’enjeu sera donc d’accompagner la progression de Wembanyama et de bâtir autour de lui un environnement cohérent. Les Spurs ont choisi la voie de la stabilité et du développement, persuadés que la patience finira par payer. Après tout, c’est bien cette philosophie qui a permis à Oklahoma City de redevenir une puissance de l’Ouest.
