Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
Kyrie Irving a longtemps été au cœur des polémiques, et peu d’épisodes ont autant marqué sa carrière que son refus du vaccin contre la COVID-19 en 2021. À l’époque, le meneur des Nets s’était attiré de vives critiques, notamment de la part de Stephen A. Smith, figure emblématique d’ESPN. Pourtant, près de quatre ans plus tard, le journaliste admet s’être trompé, allant jusqu’à reconnaître que la position d’Irving était, selon lui, la bonne.
Invité du podcast 7PM in Brooklyn animé par Carmelo Anthony, Stephen A. Smith a confessé avoir réévalué son jugement sur la décision du joueur. « Kyrie est un bon frère », a-t-il déclaré. « On s’est souvent affrontés parce qu’il manquait trop de matchs. Et je disais : ‘Ce gars est électrisant, je veux le voir danser sur un parquet, pas entendre parler de vaccin COVID. Remets-toi à jouer.’ Mais avec le recul, il avait raison, parce qu’on voit aujourd’hui toutes les théories qui ont circulé. Respect à lui pour avoir eu cette clairvoyance. »
Smith explique que, durant la crise sanitaire, de nombreux dirigeants et propriétaires lui avaient fait part de leur frustration envers Irving, le poussant à se conformer à la majorité. « On vivait dans un pays où le gouvernement imposait tout cela », a-t-il ajouté. « On prenait tous des risques. Kyrie a dit non. Respect à lui, même si je ne le voyais pas comme ça à l’époque. » S’il ne précise pas à quelles “théories” il fait allusion, le ton de Smith laisse entendre un changement profond dans sa perception de l’affaire.
Un conflit médiatique devenu réconciliation personnelle
En 2021, le refus du vaccin avait eu de lourdes conséquences pour Kyrie Irving. À cause du mandat sanitaire en vigueur à New York, la franchise l’avait d’abord interdit d’entraînement et de compétition avant de revenir sur sa décision face à une vague de blessures. Le meneur avait finalement rejoué en janvier 2022, mais uniquement à l’extérieur, avant de retrouver le Barclays Center deux mois plus tard. Il n’avait disputé que 29 rencontres cette saison-là, provoquant de nouvelles attaques de Smith, qui l’accusait alors d’avoir “trahi les fans”.
Les tensions entre le journaliste et le joueur avaient culminé lorsque Kyrie lui avait reproché publiquement de “critiquer sans comprendre”. Smith avait alors répliqué qu’il n’avait “rien à expliquer à personne” et que le meneur devait “assumer ses propres décisions”. Malgré cette opposition frontale, les deux hommes ont finalement enterré la hache de guerre, Smith admettant avoir réparé sa relation avec Irving et son père, Drederick.
Mais le calme fut de courte durée : après la tempête du vaccin, Irving s’était retrouvé mêlé à une autre polémique, liée cette fois à des propos jugés antisémites. Son image publique avait été sérieusement écornée, et la franchise new-yorkaise avait fini par l’envoyer à Dallas en février 2023, à sa demande.
Ce transfert, perçu comme un pari risqué, s’est avéré payant. Depuis son arrivée au Texas, Irving s’est tenu loin des polémiques et a contribué activement à la belle ascension des Mavericks, jusqu’à les mener aux Finales NBA 2024. Une trajectoire qui illustre une forme de renaissance — et peut-être, enfin, une paix retrouvée avec son passé.
