Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
L’ambition semble sans limites pour Shai Gilgeous-Alexander. Déjà champion NBA et MVP en titre, le meneur d’Oklahoma City ne se satisfait pourtant pas de ce sommet atteint trop tôt pour certains. À seulement 27 ans, le Canadien voit plus loin, beaucoup plus loin — convaincu que son plafond reste encore lointain.
Le parcours triomphal du Thunder la saison passée n’a pas totalement comblé son exigence. Malgré le titre, Gilgeous-Alexander a souvent évoqué une impression d’inachevé, estimant que son équipe n’avait pas livré son meilleur basket. Une analyse lucide quand on se souvient que Denver avait bien failli les éliminer et que la blessure de Tyrese Haliburton avait facilité leur route vers le trophée face à Indiana. Pour Shai, la réussite ne doit rien au hasard, encore moins au destin.
Dans un entretien au New York Times, il a reconnu qu’il n’avait pas été à la hauteur de ses standards personnels en playoffs : « En tant que joueur, je ne pense pas avoir été aussi bon en postseason que pendant la saison régulière. C’est normal quand une équipe te voit sept fois de suite, mais je pense que j’aurais pu faire mieux. Alors j’essaie de contrôler ça, et cette mentalité se répercute sur toute l’équipe », a-t-il expliqué avec franchise.
Une quête d’excellence sans fin pour le meneur d’OKC
Cette exigence se traduit déjà dans ses performances du moment. Avec des moyennes impressionnantes de 33,3 points, 6,3 passes et 5,4 rebonds, Gilgeous-Alexander est reparti à la chasse au MVP. Pourtant, il estime être encore loin de son apogée : « Il y a tellement d’aspects du jeu que je peux améliorer, surtout à mon poste où j’ai souvent le ballon. Les plus grands joueurs maîtrisent tous ces détails, et c’est ce que je veux atteindre », a-t-il confié, comme un artisan obsédé par la perfection.
L’ancien joueur de Kentucky a également évoqué la complexité du scoring, un domaine qu’il considère encore en évolution : « Il y a différentes façons de marquer : en transition, sur demi-terrain, dans les moments décisifs… Les meilleurs savent tout faire. Et tant que je n’aurai pas saisi toutes ces dimensions, ce qui prendra sûrement du temps, je dirais que je suis encore très loin de mon plafond », a-t-il détaillé avec passion.
Sa philosophie, mêlant humilité et ambition, séduit autant qu’elle impressionne. Dans une ligue où les stars se satisfont parfois de leurs accomplissements, Shai refuse toute complaisance. Il voit chaque possession, chaque quart-temps comme une opportunité de progresser et d’offrir un avantage à son équipe.
Si son ascension devait se poursuivre sur ce rythme, Oklahoma City pourrait bien régner longtemps sur la NBA. Car un Shai Gilgeous-Alexander encore en développement, conscient de ses limites et prêt à les repousser, représente déjà un cauchemar pour tous ses adversaires. Et le plus effrayant, c’est qu’il n’en est qu’au début.
