Par Rédaction | Sport
Bien avant le transfert retentissant de Luka Doncic, certains signes annonçaient déjà la chute de Nico Harrison à la tête de Dallas. L’ancien dirigeant, longtemps perçu comme un stratège audacieux, laissait planer de sérieux doutes sur sa capacité à construire une équipe cohérente autour de son prodige slovène. Et selon de récentes révélations, ces inquiétudes n’étaient pas infondées.
D’après le journaliste Tim Cato, un document interne à la franchise aurait provoqué la stupéfaction en interne : Nico Harrison y aurait placé Jrue Holiday dans la même catégorie de talent que Nikola Jokic. Une comparaison surprenante qui aurait fait tiquer plusieurs cadres dès ses premiers mois en poste. « Une source interne se souvient d’un document où Harrison classait Jrue Holiday dans le même rang de talent que Nikola Jokic », rapporte Cato, précisant que ces évaluations issues de son expérience chez Nike avaient toujours suscité des réserves quant à leur fiabilité dans le contexte NBA.
Malgré un soutien public affiché, la méfiance régnait déjà au sein de l’organisation. Certains membres de la direction doutaient de sa rigueur et de sa disponibilité, tandis que d’autres pointaient des négociations hasardeuses. « Dans les premières années, des dirigeants de la ligue trouvaient curieux qu’il soit si difficile de le joindre au téléphone, jusqu’à ce qu’une partie de ses responsabilités soit transférée à son assistant Matt Riccardi », ajoute Cato. Plusieurs transactions mal calibrées, comme une tentative avortée d’échanger deux premiers tours de draft contre Kyle Kuzma, auraient également semé le trouble.
Une vision défensive qui a coûté cher à Dallas
Nico Harrison avait été nommé président et general manager en 2021, avec pour mission de bâtir un effectif compétitif autour de Luka Doncic. Et pendant un temps, les résultats ont semblé lui donner raison. Mais le départ de Mark Cuban et l’arrivée de Patrick Dumont ont changé la donne : Harrison a voulu imposer sa propre vision, misant tout sur la défense et sur Anthony Davis, quitte à sacrifier son franchise player. « Pour lui, la défense était la clé. Il croyait qu’en construisant autour d’un joueur comme Davis, il révélerait le plein potentiel de Dallas », explique un proche du dossier.
Le problème, c’est qu’aucun schéma défensif ne peut compenser le départ d’un joueur comme Doncic. Aujourd’hui, ce dernier brille à Los Angeles avec des moyennes ahurissantes de 37,1 points, 9,4 rebonds et 9,1 passes, tandis que Dallas végète au 14e rang de la Conférence Ouest, avec un bilan famélique de 3 victoires pour 8 défaites. Dans les gradins, les supporters font entendre leur colère, et Patrick Dumont, le propriétaire, commence déjà à regretter la tournure des événements.
Le renvoi de Nico Harrison, survenu peu après, symbolise la fin d’une ère marquée par des paris manqués et une vision trop déconnectée du terrain. Sa volonté de privilégier la défense au détriment du génie offensif de Doncic restera comme l’erreur qui a brisé l’élan des Mavericks.
À présent, la franchise texane doit tout recommencer, encore une fois. Avec Cooper Flagg et quelques vétérans à échanger, Dallas espère tourner la page d’une période chaotique. Mais reconstruire après une telle débâcle prendra du temps. Et si Luka Doncic continue de s’épanouir sous les projecteurs de Los Angeles, le contraste risque de rappeler longtemps à Dallas le prix d’une vision mal orientée.
