Un proche de Johnny Hallyday déballe tout sur le 13 novembre 2015 : « Il est sorti de scène, on lui a dit, et…

Johnny Hallyday
France TV (DR)

Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web

Dix ans après les attentats du 13 novembre 2015, les hommages se multiplient, mais certains témoignages restent particulièrement marquants. Celui de Pierre-Alexandre Vertadier, producteur et ami proche de Johnny Hallyday, revient avec une force rare. Présent aux côtés du rocker ce soir-là lors d’un concert à Strasbourg, il a tenu à partager, pour cette triste date anniversaire, ce qu’il n’avait jamais raconté aussi frontalement : la réaction de Johnny quand il a appris l’horreur.

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13 novembre 2015. Alors que la France sombrait dans la sidération, Johnny Hallyday était encore sur scène, coupé du monde extérieur le temps d’un spectacle et du show qu’il donnait avec toujours autant d’amour. Puis vint la sortie de scène. Sur ses réseaux, Pierre-Alexandre Vertadier a raconté ce moment suspendu, et bouleversant :

« On ne voulait rien lui dire avant sa descente de scène. Une fois le choc encaissé, il a tout de même voulu aller dîner. Chez Yvonne comme toujours à Strasbourg. Choucroute. Mais il n’a jamais réussi à l’avaler ce soir-là. Il a pleuré. C’est la seule fois que je l’ai vu pleurer. Johnny pleurait comme nous tous pour ceux qui sont tombés sous les balles.

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Ensuite, il a été le premier à vouloir remonter sur scène. On oublie qu’après le 13 novembre, la peur et le zèle de certains préfets poussaient à garder les salles fermées, rappelle le président de Decibels Productions. Il n’a jamais voulu. Il n’a jamais voulu céder la moindre note au terrorisme. Chanter coûte que coûte pour ne pas oublier et affronter l’obscurantisme »

Un témoignage poignant qui confirme ce que Johnny avait lui-même exprimé quelques semaines après les attentats, lorsqu’il s’était confié au Parisien. À l’époque, il ne masquait ni sa colère ni son chagrin :

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« Si je n’étais pas chanteur, je prendrais une arme et j’irais les combattre. Ce qu’ils ont fait, c’est ignoble, ignoble… Ce sont des fous, il faut bien le dire. Même si le public ne vient pas, je ne veux pas qu’on annule les spectacles. Il faut montrer à ces assassins qu’on n’a pas peur, qu’on continue de vivre ».

Pour ceux qui ont vécu cette soirée à ses côtés, Johnny Hallyday est apparu ce soir-là à la fois brisé et indestructible. Effondré comme n’importe quel Français devant la barbarie, mais animé par la conviction profonde qu’il fallait continuer, coûte que coûte, à chanter, à se tenir debout, à ne rien céder. Une réaction à son image : entière, viscérale et combattive.

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