Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Connue pour sa sensibilité, sa douceur et son engagement pour les autres, Hélène Ségara n’a jamais eu la réputation d’être une artiste polémique. Pourtant, même les personnalités les plus bienveillantes peuvent parfois trébucher sur une formule malheureuse. Une franchise spontanée… qui lui a valu quelques réactions aiguisées.
Figure centrale des Enfoirés pendant de longues années du haut de ses 16 participations, Hélène Ségara a toujours revendiqué son attachement au respect et à la solidarité. Soucieuse du travail des bénévoles, elle avait ainsi exprimé son inquiétude face à certaines dérives en 2012, dans Paris Match.
« Les gens ne doivent pas devenir des assistés. Ceux qui viennent en Mercedes chercher leur panier aux Restos du cœur, ce n’est pas tolérable »
Trois ans plus tard, interrogée par Philippe Vandel sur France Info, elle avait été sommée de revenir sur l’épisode. Désireuse d’expliquer le contexte sans en faire une généralité, elle avait alors glissé une phrase ensuite largement commentée en raison d’un raccourci malheureux :
« Alors, oui, quelques bénévoles m’avaient dit ça, qu’un matin ils avaient vu des gens… Faut pas généraliser, et c’est vrai que je l’ai dit parce qu’on m’a dit que c’était arrivé. Je pense aussi, que peut-être, en Mercedes, c’est des gens du voyage. Souvent, ils ont des Mercedes »
Une formulation hasardeuse, davantage issue d’une tentative d’illustration que d’une pensée construite. Si la chanteuse est habituellement de celles et ceux qui tendent la main, et non pas qui rejettent, ce raccourci entre voitures de luxe et appartenance aux gens du voyage n’était pas passé inaperçu – et à juste titre.
Ce bon mot, qui n’en était pas un, est d’autant plus regrettable que l’artiste a parfois elle-même souffert du regard porté sur ses origines italiennes, et sait donc bien à quel point les clichés peuvent blesser. Mais son parcours, marqué par des années d’engagement artistique et d’entraide, suffit à rappeler qu’elle reste profondément attachée au respect de chacun. Et après tout, personne ne peut se targuer d’être parfait et de ne jamais faire d’erreurs.
