Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Figure de la chanson française particulièrement adulée en Russie, Patricia Kaas a longtemps entretenu une relation singulière avec le pays, où elle s’est produite à de nombreuses reprises. Pendant des années, son succès y a été tel qu’elle a chanté devant les élites politiques, parfois même sous les yeux du président russe. Mais aujourd’hui, dans un contexte géopolitique totalement bouleversé, la chanteuse adopte un ton radicalement différent lorsqu’elle évoque Vladimir Poutine.
Dans les années 2000, Patricia Kaas était l’une des artistes francophones les plus demandées en Russie. Très populaire auprès de la population et invitée lors d’événements officiels, elle avait croisé Vladimir Poutine à plusieurs reprises. Une proximité qui, à l’époque, avait suscité quelques réactions, notamment lorsque la star avait décrit le chef d’Etat comme un « pote », qu’elle trouvait « cool », en 2008.
Cette formule avait rapidement fait réagir une partie de la classe médiatique, et l’interprète de « Mademoiselle chante le blues » avait rapidement revu sa copie auprès de l’AFP quelques jours plus tard, clarifiant :
« Quand je dis pote, c’est parce que je l’ai vu plusieurs fois. Quand il vient me voir chanter, la question n’est pas de savoir comment il gère son pays… Je l’ai juste rencontré, il a été plutôt agréable. »
Mais depuis, la guerre a éclaté, et le regard porté sur la Russie comme sur son dirigeant n’a évidemment plus rien à voir. Interrogée début 2025 par Ouest-France, Patricia Kaas n’a cette fois pas cherché à arrondir les angles, adoptant un discours frontal, très éloigné de la légèreté de 2008. Elle a ainsi déclaré sans crainte :
« Comme toute grosse personnalité étrangère invitée à chanter en Russie à l’époque, j’ai rencontré le chef d’État et lui ai serré la main. Ça ne veut pas dire que je le cautionne. Il fait n’importe quoi. »
Une mise au point sans ambiguïté, qui reflète autant l’évolution du contexte international que celle de la propre sensibilité de l’artiste. Sans renier les souvenirs de carrière liés à la Russie, Patricia Kaas trace désormais une ligne claire : les rencontres protocolaires d’hier ne sauraient être confondues avec un quelconque soutien politique aujourd’hui. Voilà qui est dit !
