Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
Le début de saison des Warriors s’est transformé en véritable marathon, au point de mettre à l’épreuve l’un des noyaux les plus expérimentés de la ligue. Entre les déplacements incessants et les séquences de matchs resserrées, l’organisation californienne doit composer avec une cadence éprouvante. Steve Kerr, témoin privilégié de plusieurs générations NBA, n’a pas caché son étonnement. Cette charge extrême soulève déjà des questions sur la gestion du groupe.
Les Warriors font face à un calendrier qui ne laisse aucun répit, avec une succession inhabituelle de déplacements à travers le pays. Avant un nouveau back-to-back face au Magic puis au Heat, Steve Kerr a résumé l’ampleur du défi avec une précision frappante. Le technicien a rappelé publiquement que l’enchaînement imposé à son effectif dépassait tout ce qu’il avait connu dans sa longue carrière, de joueur comme d’entraîneur.
Ce contexte rend la performance actuelle de l’équipe particulièrement notable. Malgré la fatigue accumulée et une moyenne d’âge parmi les plus élevées de la ligue, les Warriors restent compétitifs. Kerr résume l’ampleur de la situation avec une formule sans équivoque : « Le match à Miami sera notre 17e en 29 jours, dans 13 villes différentes. Je ne compte même pas vraiment, mais c’est le calendrier le plus difficile que j’aie vu de toute ma vie dans la NBA. Je pense que nos gars ont résisté de manière remarquable. » Une déclaration qui dit tout sur le niveau d’exigence imposé.
Une cadence infernale pour un groupe vieillissant
Les chiffres confirment l’impression générale : quatre back-to-backs, aucun autre effectif n’a été autant sollicité. Dix déplacements dès le premier mois, un record dans cet exercice. Pour une équipe reposant sur Stephen Curry (37 ans), Jimmy Butler (36 ans) et Draymond Green (35 ans), chaque séquence de matchs est un défi physique qui impose une gestion millimétrée. Et pourtant, malgré les turbulences initiales, Golden State semble avoir retrouvé ses repères.
Kerr explique ce regain de forme par un recentrage sur les fondamentaux internes : « On a vraiment trouvé notre rythme ces derniers matchs en faisant tout ce qu’on pouvait pour mettre nos meilleurs joueurs dans les meilleures conditions, Steph, Jimmy et Draymond. C’est comme ça qu’on gagnera, et c’est comme ça que ça a toujours fonctionné. » Une stratégie limpide, tournée vers la mise en valeur des leaders naturels du groupe. « Tu veux que ceux au sommet de la hiérarchie soient au meilleur niveau en les soutenant et en créant le bon flow, le bon rythme. C’est ce qui fait gagner dans cette ligue. »
Dans les faits, Curry a porté l’équipe dans les premières victoires de cette série, signant deux performances de 45 points face aux Spurs. Un effort monumental qui a compensé les lacunes du groupe dans les moments clés. Lors de la dernière rencontre, l’arrière superstar a connu un rare soir sans avec seulement huit points inscrits, mais Moses Moody a pris le relais avec 32 unités pour maintenir la dynamique positive.
Cette série de trois succès constitue la meilleure lancée de la saison pour Golden State, mais rien ne garantit qu’elle puisse se poursuivre face à un calendrier aussi dense. Kerr a déjà prévenu qu’il pourrait reposer certains cadres sur le prochain back-to-back, conscient du risque d’usure prématurée. La blessure de Curry lors des derniers playoffs reste un souvenir encore trop frais pour être ignoré.
