Par Rédaction | Sport
Alors que la NBA actuelle continue de s’éloigner du jeu intérieur, certains anciens regrettent ouvertement une époque révolue. Les débats sur l’évolution du jeu se multiplient, entre défense moins rugueuse et attaques au volume massif de tirs à trois points. Et parmi les voix les plus marquantes, celle de Shaquille O’Neal revient régulièrement. Son regard sur la ligue moderne reste aussi tranchant que nostalgique.
Shaquille O’Neal observe depuis plusieurs années cette transformation qui a bouleversé le rôle des intérieurs. Lui qui a bâti sa domination sur la puissance physique et le jeu dans la raquette voit désormais une génération tournée vers la distance. Pour « The Diesel », la manière de grandir, de s’inspirer et de se construire en tant que joueur n’a plus rien à voir avec son époque. Et cette transition ne le laisse clairement pas indifférent.
C’est dans le podcast “Literally!” de Rob Lowe que l’ancien pivot a exprimé une nouvelle fois ses regrets. « Oui, ça me manque. Beaucoup disent que le jeu a évolué, mais je ne pense pas qu’il ait évolué, il est juste différent », a-t-il expliqué. « Les gars n’aiment plus la physicalité, alors ils préfèrent simplement tirer des jumpers ». Des propos qui résument parfaitement son sentiment face à une NBA qu’il juge moins rude, moins engagée dans la bataille intérieure.
Une génération qui copie ce qu’elle voit
O’Neal a rappelé qu’il avait façonné son jeu en observant les géants de son enfance : Kareem Abdul-Jabbar et son skyhook iconique, Moses Malone ou encore David Robinson. C’est en étudiant ces modèles qu’il est devenu le monstre physique que la ligue a connu. Aujourd’hui, il estime que les jeunes reproduisent l’inverse, en s’identifiant à ceux qui tirent à plus de neuf mètres. « L’ère de l’invincibilité des big men est finie », affirme-t-il. « Et non, ça ne reviendra jamais… Les jeunes pratiquent ce qu’ils voient ».
Ce n’est pas la première fois que O’Neal alerte sur la disparition du pivot traditionnel. Il voit désormais des intérieurs capables de dribbler comme des arrières, de créer à distance et de s’écarter systématiquement pour tirer à trois points. Même ceux qui conservent un jeu dos au panier sont encouragés à étirer le terrain. L’évolution technique est indéniable, mais elle s’accompagne selon lui d’une perte identitaire majeure pour la position.
Pour Shaq, son jeu serait pourtant encore terriblement efficace en 2025. Il n’imaginerait pas une seconde devenir un intérieur « stretch » dans un système moderne. Au contraire, il affirme qu’il miserait encore plus sur son impact physique. Il est convaincu qu’aucun pivot actuel ne pourrait réellement l’arrêter s’il jouait avec la même intensité que lors de son prime. Et surtout, il rappelle que la raquette reste un espace où la domination brute peut encore faire la différence.
Difficile de savoir si la tendance pourra un jour s’inverser tant la NBA semble installée dans une ère de spacing maximal. Les jeunes joueurs sont formés pour tirer, créer face au panier et jouer en mouvement, loin des combats d’autrefois. Pourtant, l’héritage des dominants du passé continue d’alimenter les discussions, et Shaquille O’Neal demeure son défenseur le plus bruyant. Une époque qu’il chérit, et dont il reste à jamais le symbole le plus écrasant.
