Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
L’arrivée de D’Angelo Russell à Dallas n’a jamais vraiment trouvé son rythme, et les dernières semaines n’ont fait que renforcer une impression persistante. Plus les matches s’enchaînent, plus le malaise autour du meneur semble prendre de l’ampleur. Au sein d’une équipe en pleine reconstruction et minée par les résultats, certains comportements commencent à peser dans les coulisses. Et aujourd’hui, plusieurs signaux indiquent que la situation pourrait bientôt basculer.
Les tensions auraient grandi au fil des entraînements, où les efforts de Russell ne feraient plus l’unanimité au sein de l’effectif. Selon Dallas Hoops Journal, plusieurs joueurs estiment que son implication n’est pas au niveau attendu, notamment lorsque les séquences défensives deviennent le cœur du travail. Dans une équipe qui peine à aligner de la constance, voir un cadre montrer des signes de relâchement passe mal. Le malaise, déjà perceptible depuis son arrivée, s’est transformé en un vrai sujet interne.
Ce constat ne date d’ailleurs pas d’hier. Les observateurs comme ses coéquipiers ont repéré de longues phases durant lesquelles Russell décrocherait mentalement, laissant filer des possessions entières en défense ou en transition. Un joueur du groupe aurait ainsi confié que « l’engagement attendu n’est pas toujours là, et ça finit par impacter tout le monde lorsque les efforts doivent être collectifs », une phrase qui illustre l’irritation qui gagne peu à peu les vestiaires. Dans une équipe où chaque erreur coûte cher, ces manques répétés ne passent plus.
Un problème devenu impossible à ignorer
Le point de rupture est survenu lors d’un match récent, lorsque sa séquence virale contre Minnesota a cristallisé toutes les frustrations. Russell avait alors laissé s’écouler plus de vingt secondes sans amorcer la moindre action avant de transmettre le ballon à Naji Marshall au moment où le chrono expirait. Cette possession n’était pas seulement maladroite : elle symbolisait le sentiment d’immobilisme qui entoure parfois le meneur. Dans un collectif déjà sous pression, ces actions isolées deviennent la partie émergée d’un problème plus profond.
Ses statistiques n’aident pas à apaiser la situation, puisqu’il tourne à 12,6 points, 2,9 rebonds et 5,0 passes à seulement 39,9 % au tir et 25,6 % à trois points après 15 apparitions. Installé dans un rôle majeur en attendant le retour de Kyrie Irving, il n’a finalement pas su stabiliser l’attaque. Pire encore, sa perte de place au profit du rookie Cooper Flagg a confirmé que le staff cherchait déjà d’autres solutions pour animer le jeu. Sur le plan défensif, ses lacunes sont d’autant plus visibles que Dallas affiche l’une des meilleures efficacités de la ligue de ce côté du terrain.
Dans le contexte actuel, la franchise entame un virage décisif. Le départ de Nico Harrison, l’idée d’un possible mouvement autour d’Anthony Davis et la volonté de construire autour de Cooper Flagg dessinent une nouvelle logique sportive. Dans ce tableau, les vétérans qui ne s’intègrent pas dans cette dynamique deviennent naturellement des candidats au départ. Russell semble incarner parfaitement ce profil : talent certain, mais difficulté à répondre à ce que souhaite réellement le projet.
Les discussions internes auraient déjà commencé pour sonder le marché en vue d’un transfert, même si personne ne s’attend à un retour significatif. L’objectif serait avant tout de stabiliser l’environnement, clarifier les rôles et retirer une source de tension inutile pour un groupe en quête d’identité. Car si Russell n’est pas la principale cause du difficile début de saison (4–12), il symbolise pour beaucoup ce qui empêche l’équipe d’avancer. Et à ce stade de la saison, Dallas semble surtout chercher à se débarrasser de tout ce qui freine sa progression.
