NBA – Wembanyama et d’autres joueurs taclés après leurs blessures : « Pas sûr que ces gars…

Victor Wembanyama en interview pour les Spurs
San Antonio Spurs (DR)

Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport

La nouvelle vague de blessures qui secoue la NBA en ce début de saison n’en finit plus d’interpeller observateurs et anciens joueurs. Alors que plusieurs superstars sont déjà passées par l’infirmerie, la ligue tente de préserver un certain équilibre. Pourtant, pour certains vétérans, cette hausse s’expliquerait moins par la malchance que par un changement profond dans la manière dont les joueurs se préparent.

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Depuis plusieurs semaines, le débat enfle autour des absences répétées de têtes d’affiche. Chaque soirée voit une nouvelle star rejoindre la liste, et le sujet n’est plus seulement sportif : il touche à la culture du travail, à la préparation et à la gestion des organismes. Pour de nombreux acteurs, la NBA traverse un moment charnière où la technologie, les enjeux financiers et le besoin de spectacle se télescopent.

Sur le plateau du podcast NightCap, la conversation a rapidement pris une tournure plus profonde lorsque Shannon Sharpe a rappelé l’ampleur du phénomène : « On n’est même pas un mois dans la saison. Giannis, Wemby, Anthony Edwards, Anthony Davis, Kawhi Leonard, Zion, Paolo Banchero, tous absents avec des blessures importantes au bas du corps ». Une déclaration qui a ouvert la voie à un constat encore plus sévère de la part de Joe Johnson.

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Pourquoi Joe Johnson estime que la ligue a changé

L’ancien All-Star, témoin de deux époques de la NBA, a expliqué que selon lui, le problème ne réside pas seulement dans la charge des matchs, mais dans la manière dont les joueurs abordent la préparation. Il a ainsi affirmé : « Je déteste ça pour le jeu. Quand je suis arrivé, les gars travaillaient. Ils jouaient dur et s’entraînaient dur. Tu ne te contentais pas de tout donner seulement pendant le match ». Des propos renforcés quelques instants plus tard lorsqu’il a développé sa pensée.



Johnson a poursuivi en regrettant que certains athlètes modernes cherchent surtout à économiser leurs jambes entre deux rencontres. Selon lui, ce rythme irrégulier pourrait contribuer directement à la multiplication des blessures. « Aujourd’hui, j’ai l’impression que les gars gardent leurs jambes pour le match. Tu te mets en sur-régime le soir, puis tu prends deux ou trois jours de repos, puis tu remets toute la charge d’un coup… Tu es condamné à ce genre de blessures aux tissus mous ». Derrière cette vision, Johnson décrit une NBA plus prudente, mais aussi moins préparée physiquement, car davantage focalisée sur la protection des investissements.

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Sharpe et Chad Ochocinco ont d’ailleurs confirmé que les pratiques plus légères ne sont pas propres à la NBA : la NFL connaît le même phénomène, avec des entraînements moins intenses censés protéger les joueurs, mais qui ne les préparent pas forcément au choc réel. Johnson a ajouté une phrase lourde de sens : « Je ne suis pas sûr que les gars travaillent aussi dur que ceux de ma génération ». Un constat qui résonne avec la frustration croissante des fans, privés de stars plusieurs soirs par semaine.

Face à cette situation, la ligue n’est évidemment pas restée passive. Shams Charania a récemment dévoilé un programme d’envergure visant à analyser en profondeur le mouvement des joueurs afin d’anticiper et réduire les blessures. Selon lui, « Plus de 500 joueurs ont déjà été testés. Quatre séries de tests biomécaniques doivent encore être effectuées cette saison, et elles serviront à optimiser les performances et réduire les blessures à l’avenir ». Un tournant majeur que la NBA espère structurant pour les années à venir.

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