Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Figure absolue du cinéma français, Jean Gabin emportait avec lui une aura de puissance, de sobriété et de mystère. Sur grand écran, il incarnait l’autorité tranquille, le flegme et la droiture. Mais derrière cette légende se cachait un quotidien bien différent, marqué par un excès que son fils, Mathias Moncorgé, a révélé sans détour dans une interview accordée à Télé Star.
Si Jean Gabin avait la réputation d’un homme solide, presque inébranlable, son hygiène de vie n’était pas toujours exemplaire — et notamment sur un point en particulier : la cigarette. Issu d’une époque où il était courant de fumer au moins un peu pour les hommes, « le Patron », tel qu’il était surnommé, a poussé un peu loin avec une consommation astronomique. C’est son fils Mathias Moncorgé qui en a fait la confidence :
« Papa fumait quatre paquets de cigarettes par jour ».
Un chiffre ahurissant, presque difficile à imaginer aujourd’hui, et qui fait de Jean Gabin l’un des plus gros fumeurs du showbiz… juste derrière deux autres monstres sacrés : Serge Gainsbourg et Johnny Hallyday, réputés pour leurs cinq paquets quotidiens. Un trio qui illustre à quel point l’époque, les tournages, les plateaux et les studios baignaient alors dans la fumée.
Pour autant, malgré cette consommation délirante, le tabac n’a pas été la cause de la disparition de Gabin. L’acteur est mort en 1976, à 72 ans, des suites d’une leucémie. Une fin discrète, loin des projecteurs, à l’image de sa vie privée.
Dans cette même interview, Mathias Moncorgé a profité de l’occasion pour décrire un aspect plus intime et méconnu de son père, bien loin de l’image du colosse infaillible :
« C’était un éternel inquiet ! Pour nous, bien sûr, mais aussi pour ses chevaux, ou quand il ne recevait pas sa déclaration d’impôts ! Son amour était fort, mais pas démonstratif. Et il voulait que l’on bosse pour avoir un travail. Avec les femmes ? Traditionnel, mais pas misogyne. Papa était prévenant »
Un portrait tendre et nuancé, qui montre que derrière le fumeur invétéré et l’icône du cinéma français se trouvait avant tout un homme sensible, anxieux, très attaché aux siens — et infiniment plus humain que le mythe qu’il laissait paraître.
