Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Animateur incontournable du paysage audiovisuel français, Arthur a bâti sa carrière sur un mélange d’énergie, d’improvisation et de proximité avec le public. Mais cette liberté de ton, très appréciée dans les années 2000, refait parfois surface sous un jour plus polémique. Il y a quelques mois, un montage vidéo compilant ses attitudes et remarques jugées déplacées dans À prendre ou à laisser a remis sur le tapis d’anciennes critiques… et l’animateur avait livré sa version.
Un montage qui compile des gestes et des paroles qui, incontestablement, font frémir aujourd’hui, et voilà Arthur rattrapé par son passé. La séquence virale a ravivé de vieux reproches et remis en lumière les codes télévisuels d’une époque radicalement différente.
À l’époque, Arthur enchaînait les émissions, improvisait énormément, jouait avec les candidats et cultivait volontiers une forme de proximité qui aujourd’hui serait perçue autrement. Interrogé par Le Parisien après la diffusion de ce fameux montage embarrassant, il avait tenté de remettre les choses en perspective :
« C’était une autre époque. J’étais assez proche des candidats et candidates. Quand ils pleuraient, hommes comme femmes, je les prenais dans les bras, comme dans une famille. Aujourd’hui, on ne pourrait plus animer de la même manière. Il fallait faire un petit one-man-show quotidien car l’émission durait 40 minutes alors que la mécanique de jeu n’en composait que la moitié »
Quelques jours plus tard, Arthur revenait sur l’affaire sur le plateau de Quotidien. Il y avait esquissé un mea culpa, tout en évoquant le fait que le monde a beaucoup changé en 20 ans. Il s’était aussi étonné de la nature des attaques qui le visaient :
« C’est une émission qui avait 6 millions de téléspectateurs tous les soirs, où je faisais des blagues lourdingues, dont je ne suis pas fier. On les regarde aujourd’hui, mais il n’y avait rien, ni de harcèlement, ni de quoi que ce soit. Mais on a utilisé cette vidéo pour essayer de me nuire. Bon, ça partait d’un sentiment assez bizarre… Les messages qu’il y avait en dessous, normalement on aurait dû avoir des messages sur MeToo, genre espèce de pervers, espèce de sale type et tout, et en fait c’était que du ‘sale juif' ».
Un mea culpa partiel, un rappel du contexte, et une dénonciation de la violence en ligne : Arthur assume son passé télévisuel tout en refusant qu’on en réécrive l’histoire. Et malgré cette polémique ressuscitée, il reste à ce jour l’un des animateurs les plus puissants du PAF, preuve que son style, même discuté, a marqué durablement le public.
