Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
Depuis son arrivée en NBA, Cooper Flagg cristallise autant les attentes que les inquiétudes autour de son adaptation. Propulsé au premier plan dans un contexte délicat, le jeune talent découvre un environnement instable marqué par les absences répétées et une pression immédiate. Pourtant, malgré les difficultés qui semblent l’entourer, certains observateurs refusent de céder au discours alarmiste. La situation, en apparence fragile, mérite sans doute un regard plus nuancé.
Alors que le début de saison de Dallas peine à convaincre, la progression de Flagg se retrouve scrutée avec intensité. Le manque de continuité et les rotations chamboulées compliquent la mise en place d’un cadre solide pour un rookie attendu comme un futur visage de la franchise. Mais l’exigence qui accompagne son statut s’explique aussi par les nombreux talents présents dans l’effectif, censés lui offrir un environnement privilégié pour apprendre. C’est dans ce contraste que naît le débat.
Pour Robert Horry, ce climat n’a rien d’alarmant et ne justifie aucune compassion particulière envers le premier choix de la draft. « Je ne ressens aucune pitié pour un numéro 1 de draft. Il n’est pas dans une situation pourrie, pensez-y », a-t-il affirmé, rappelant que de nombreux jeunes avant lui avaient dû se frayer un chemin dans des organisations dépourvues de stars et loin d’être compétitives. « Pensez à ce que d’anciens numéros 1 ont traversé, quand l’équipe était vraiment nulle. Cette équipe souffre juste des blessures », a-t-il insisté.
Une perspective différente sur les débuts d’un numéro 1
Horry estime ainsi que Flagg bénéficie malgré tout d’un cadre bien supérieur à celui dont ont profité plusieurs prodiges récents. Entouré de joueurs confirmés et de futurs membres du Hall of Fame, le rookie évolue dans un contexte où les responsabilités sont partagées, même si les manques actuels obligent certains à accélérer leur montée en puissance. Pour un jeune joueur encore en apprentissage, cette présence de vétérans constitue un avantage que beaucoup n’ont jamais eu.
Les difficultés de Dallas tiennent davantage à l’état de santé de son noyau qu’à une quelconque pression excessive sur Flagg. L’écart abyssal entre son temps de jeu et celui d’Anthony Davis, pourtant censé assumer le rôle de moteur, illustre un déséquilibre à corriger. « Il n’a pas eu un début idéal, mais il reste dans une meilleure position que bien des numéros 1 avant lui », a rappelé Horry, soulignant à quel point les blessures ont pesé sur la cohésion du groupe.
La réalité comptable, elle, ne pardonne pas : avec un bilan de 4-12, Dallas s’est éloignée des ambitions initiales. Le potentiel théorique de l’effectif n’a pas encore pris forme, et les résultats ne suivent pas. Pour espérer inverser la tendance, certains cadres devront retrouver leur niveau et enchaîner les matchs. Le secteur intérieur, en particulier, manque d’impact physique sans un Davis opérationnel et sans les contributions régulières de Gafford ou Lively II.
Au-delà des performances individuelles, l’objectif est désormais de replacer Flagg dans un contexte propice à sa progression. La saison semble pour l’instant compromise pour une course au trophée de meilleur rookie, mais elle peut encore servir à développer des bases solides. Lui offrir des minutes dans des situations à enjeu, idéalement dans une lutte pour le play-in ou davantage, deviendrait alors une priorité stratégique pour préparer la suite.
