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Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Johnny Hallyday demeure dans l’imaginaire collectif le symbole ultime de la vie de rocker, avec son intensité, ses excès et son goût du spectaculaire. Mais au-delà de la légende s’imposait une réalité bien plus sombre : celle d’un homme atteint d’une véritable addiction à l’alcool, au sens clinique du terme. Un trouble qui le poussait à être pour le moins inventif…
Johnny Hallyday et Laeticia Hallyday ont incarné un couple marqué par la passion mais aussi par des épreuves personnelles, et notamment autour de l’alcool. L’interprète de « Que je t’aime » n’a en effet jamais réussi à s’en affranchir durablement, malgré les efforts constants de son épouse pour limiter sa consommation.
Et comme de nombreux addicts, le chanteur savait contourner les interdictions, multiplier les astuces et préserver l’apparence du contrôle, même quand la situation lui échappait totalement. C’est ce que raconte le producteur Cyril Laffitau dans l’ouvrage « Laeticia, la vraie histoire », en se remémorant un déjeuner révélateur du mal-être du rocker :
« Johnny me dit : ‘Moi, je ne bois plus d’alcool, que de l’eau’, et il se servait de l’eau. En même temps, il se levait tout le temps pour aller pisser. Ce jour-là, pendant ce déjeuner, il était particulièrement drôle. Laeticia a fini par dire : ‘Je ne comprends pas, il ne boit pas d’alcool et il a l’air complètement bourré !’
En fait, il a bu une bouteille de vodka. Et nous, on croyait que c’était de l’eau ! »
Derrière l’anecdote presque comique, c’est en réalité toute la puissance d’une addiction sévère qui se dévoile. Johnny Hallyday utilisait des stratagèmes pour continuer à boire, dissimulant ses bouteilles et feignant au mieux la sobriété pour rassurer son entourage. Une mécanique tristement familière pour les personnes souffrant d’alcoolisme, et pour leurs proches qui, comme Laeticia Hallyday, se retrouvent souvent démunis face à une dépendance contre laquelle la volonté ne suffit pas.
Si ce n’est pas l’alcool qui a fini par l’emporter, mais bien la cigarette, autre addiction massive chez le chanteur, l’histoire montre à quel point Johnny Hallyday était prisonnier de comportements autodestructeurs. Une facette plus tragique que mythique de la vie de celui qui demeure pourtant l’une des plus grandes icônes de la musique française.
