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Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Au fil de sa carrière, Johnny Hallyday n’a jamais eu peur de dire exactement ce qu’il pensait. Parmi les sujets sur lesquels le rockeur s’était montré particulièrement tranchant, le « Taulier » s’était notamment exprimé à propos de la troupe des Enfoirés. Longtemps associé au projet dans les années 1980, il avait pourtant fini par s’en détourner. Et il ne cache pas la raison.
Monument de la musique, Johnny Hallyday a fait partie de ceux qui ont contribué à installer les Enfoirés comme un rendez-vous caritatif majeur aux côtés de Coluche évidemment, Eddy Mitchell et consorts. Les premiers concerts réunissaient des chanteurs venus uniquement pour la cause, dans un esprit simple, presque familial.
Mais en quelques années, l’interprète de « Que je t’aime » a vu cet équilibre se transformer avec l’arrivée de sportifs, d’humoristes ou d’acteurs. Un changement de cap qui avait également irrité Michel Sardou, et qui, pour Johnny, dénaturait totalement le projet. Cette évolution, il l’avait d’ailleurs commentée dans son autobiographie « Dans mes yeux » :
« J’ai fait les quatre premiers concerts. C’était bien. C’étaient juste des chanteurs. Maintenant c’est la kermesse. C’est aussi devenu une émission de promotion. Et puis tout le monde veut y être, je ne me sens plus utile. Je me sentirais mal à l’aise de chanter en duo avec un mannequin quelconque »
Pour le « Taulier », ce virage était incompatible avec ce qu’il pensait être l’essence de la troupe : des artistes au service d’une cause, sans mise en scène excessive. Lui qui avait toujours valorisé l’authenticité sur scène ne se retrouvait plus dans ce format très médiatisé. À ses yeux, les Enfoirés avaient perdu un peu de cette vérité qui lui tenait tant à cœur.
Et en 2015, interrogé par Le Parisien, Johnny Hallyday avait réaffirmé son refus catégorique d’y participer à nouveau, en se montrant encore plus virulent :
« Pourquoi je n’y vais plus ? Parce que trop de gens y vont qui ne sont pas de ce métier. Et puis me déguiser en clown, moi, non merci. »
Ces mots, abrupts mais cohérents avec sa personnalité, rappellent combien Johnny Hallyday évoluait selon ses propres règles. Même attaché à l’origine du projet, il n’avait jamais toléré de compromis lorsqu’il estimait qu’un spectacle s’éloignait de son ADN. Une fidélité à lui-même qui, une fois encore, explique la longévité et la singularité de sa carrière.
