NBA – Steve Kerr agacé par ce grand changement dans la ligue : « Nous sommes devenus…

Le coach NBA des Golden State Warriors, Steve Kerr (gauche) et la star de la franchise Stephen Curry (droite)
NBA (DR) / Rawel Visual

Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport

L’évolution du basket professionnel continue de susciter de nombreux débats, notamment lorsqu’il s’agit de comprendre pourquoi les jeunes joueurs arrivent désormais moins prêts qu’auparavant. Steve Kerr, figure majeure de la NBA moderne, a récemment apporté un éclairage précis sur cette transformation profonde. Dans un contexte où le calendrier s’alourdit et où les séances de travail se raréfient, les entraîneurs doivent repenser leurs méthodes.

Publicité

Depuis plusieurs années, la NBA s’est éloignée du modèle traditionnel où les joueurs disposaient de temps pour répéter, corriger et assimiler. Les rookies arrivent aujourd’hui avec un énorme potentiel, mais souvent beaucoup moins structurés que les générations précédentes. La compétition constante laisse peu d’occasions pour se développer sereinement, obligeant les staffs à improviser des process de formation en plein cœur de la saison. Pour les équipes ambitieuses, cet ajustement permanent devient un défi majeur.

Steve Kerr a résumé cette évolution en comparant deux époques radicalement opposées, lui qui a connu la rigueur du parcours universitaire complet avant d’intégrer la ligue. Il explique qu’à son arrivée, la transition vers le monde professionnel se faisait de manière beaucoup plus fluide grâce à une base solide. “L’un des grands changements dans la ligue aujourd’hui, c’est que nous sommes devenus une ligue de développement… Maintenant, le calendrier fait que vous jouez tous les deux jours toute l’année. On ne s’entraîne plus”, a-t-il expliqué, insistant sur l’impossibilité de réellement structurer les apprentissages dans ce contexte.

Publicité

Le poids d’un calendrier qui change tout

Sous cet angle, la NBA impose désormais un rythme où la compétition prime sur la formation. Joueurs, entraîneurs et staffs doivent composer avec un environnement où les déplacements, les obligations médiatiques et la gestion de la fatigue prennent le pas sur la progression technique. Pour Kerr, cette absence de répétitions structurées explique en grande partie les difficultés des jeunes talents à se fondre immédiatement dans les systèmes NBA. Le technicien des Warriors rappelle également que cette tendance remonte jusqu’aux niveaux universitaires et même scolaires, où l’on observe déjà un manque de discipline technique.



Les conséquences se ressentent partout : défense plus irrégulière, décisions plus erratiques, habitudes moins ancrées et fondamentaux moins solides. Les organisations se retrouvent à fournir un travail que le cursus universitaire était censé accomplir autrefois. Pour les franchises taillées pour gagner, devoir assumer un rôle éducatif représente un fardeau supplémentaire qui peut ralentir les ambitions sportives. Cette réalité explique pourquoi certains jeunes joueurs mettent du temps à répondre aux attentes, même lorsqu’ils sont considérés comme des prospects d’élite.

Publicité

Dans ce contexte, Kerr reconnaît s’appuyer davantage sur son staff pour accompagner cette nouvelle génération, lui qui a grandi dans une philosophie différente, marquée par Phil Jackson et Gregg Popovich. Il admet que les entraîneurs doivent aujourd’hui repenser leurs approches, en multipliant le travail individuel, les séances vidéo et les exercices contextuels pour tenter de compenser l’absence de véritables entraînements collectifs.

Pour un vestiaire comme celui de Golden State, cela implique un effort supplémentaire pour intégrer des jeunes talents tout en restant compétitif. Un casse-tête supplémentaire pour les organisations, dont elles se passeraient bien dans le futur.

Conférence Ouest Golden State Warriors NBA 24/24 Steve Kerr