Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Remplacé aux commandes du ‘Juste Prix’ par Eric Antoine dans la version moderne du programme, Philippe Risoli observe aujourd’hui de loin les évolutions du paysage audiovisuel. L’ancien animateur a d’ailleurs livré son avis, proposant un regard honnête et nuancé sur celui qui occupe désormais son ancien fauteuil sur les antennes de M6.
Figure emblématique du divertissement télévisé des années 1990, Philippe Risoli s’est imposé avec une identité forte, façonnée par ses propres émissions et son style d’animation très reconnaissable. De son côté, Éric Antoine a su s’imposer comme un visage phare de M6, multipliant les programmes, du Juste Prix à La Roue de la fortune, en passant par les divertissements familiaux.
Ce rythme soutenu a fait réagir l’ancien animateur du Millionnaire, qui a récemment partagé son ressenti sur l’omniprésence du magicien sur le petit écran. Interrogé sur Éric Antoine, Philippe Risoli s’est ainsi exprimé avec franchise, avec une mise en garde pertinente :
« C’est sympa, Éric Antoine se débrouille bien. Je trouve juste un peu dommage qu’il enchaîne Le Juste Prix et La Roue de la fortune en même temps. Je trouve que c’est bien d’essayer d’avoir une identité par rapport à un concept. Moi, c’était Le Millionnaire , Lagaf’ c’était Le Bigdil , Patrice Laffont c’était Des chiffres et des lettres et Pyramide . Je pense qu’il faut toujours faire attention quand on a un peu le vent en poupe, ce qui est son cas actuellement sur M6, à ne pas être partout à la fois. Sinon, il se débrouille très bien. Je crois qu’il tourne autour du million à peu près en audience. Le million, le million… on y revient toujours (rires). »
L’ex-animateur du Juste Prix a également évoqué son propre rapport au PAF aujourd’hui, lui qui se tient à distance des plateaux télé depuis plusieurs années, malgré quelques sollicitations. Il admet sans détour ne pas être tenté par un retour régulier, et encore moins par une place de chroniqueur. À propos des propositions qu’il a pu recevoir récemment, Philippe Risoli a déclaré :
« J’ai eu quelques petites propositions pour animer, mais franchement, elles n’étaient pas passionnantes. Je ne préfère même pas en parler. Quant à chroniqueur, je crois que ce n’est pas pour moi. Je suis plutôt un leader. Je suis debout sur les freins tout le temps (rires). Et puis, la plupart des animateurs qui ont été chroniqueurs chez Cyril Hanouna, on les voit deux fois. Soit ça ne colle pas, soit ce n’est pas leur truc. Moi, j’aime bien avoir mes équipes, distribuer les cartes. Être chroniqueur serait trop compliqué pour moi, je préfère être invité. Par contre, si on m’invite dans le cadre d’un thème précis et qu’on me dit « j’aimerais que tu sois là », j’irais volontiers. »
Toujours franc mais jamais amer, Philippe Risoli livre le témoignage d’un animateur conscient de son héritage, de son identité et des limites qu’il s’impose. Loin d’un retrait définitif, il apparaît plutôt comme un homme qui choisit avec soin ses apparitions, sans regret et sans nostalgie excessive, tout en accordant un regard bienveillant — mais lucide — sur la nouvelle génération du divertissement.
