À coeur ouvert, les aveux déchirants de Clara Luciani sur son calvaire : « L’envie de disparaître »

Clara Luciani
France TV (DR)

Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web

Clara Luciani n’a jamais caché que son adolescence avait été marquée par la violence des moqueries et des humiliations. Et les mots qu’elle a choisis pour décrire ce qu’elle a vécu donnent une dimension encore plus poignante à son histoire. La chanteuse, aujourd’hui adorée, évoque avec lucidité sur les années où elle se sentait invisible, écrasée par le regard des autres. Et ses confidences en disent long.

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Figure marquante de la nouvelle scène pop française, Clara Luciani s’est imposée en quelques années grâce à son timbre grave, ses textes sensibles et une présence scénique magnétique. Pourtant, avant de devenir l’interprète admirée de « La grenade », entre autres tubes, la jeune femme a dû affronter une adolescence brutale, où sa différence faisait d’elle une cible idéale.

À plusieurs reprises, elle a exprimé combien ce passé l’a façonnée, et combien les blessures laissées par le harcèlement demeurent tenaces malgré le succès. Au micro du Parisien il y a quelques années, l’artiste avait déjà évoqué en détail ce qu’elle avait subi. Et on mesure aisément le calvaire qui lui a été imposé :

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« À 11 ans, je mesurais 1,76m. Et puis j’étais la première de la classe, et une fille un peu bizarre qui aimait se réfugier dans les livres. Et, quand on a des différences, ça ne loupe pas, malheureusement. J’ai été raillée : ‘La grande asperge’, ‘Quel temps il fait là-haut’, ‘t’es moche…’ Et, bien sûr, certains n’en restaient pas aux mots : « Des petits malins s’amusaient à mettre des punaises ou des cartouches d’encre ouvertes sur ma chaise.

Ça a pris de telles proportions que j’allais à l’école la boule au ventre avec l’envie de disparaître. J’étais très seule. Je me sentais rejetée, nulle, moche, et incapable de rentrer dans le moule. Ça a duré le temps du collège. Quand je vois qu’à 30 ans, bien que je sois une femme construite et épanouie, je reste très sensible aux commentaires, je me mets à la place d’un enfant de 13 ans qui se trouve nul. Et je repense à moi au même âge. »

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Invitée dans l’émission QG, la chanteuse avait complété ce témoignage d’une réflexion empreinte de fierté et de revanche sur la vie :

« Ma vie, c’est vraiment le conte du vilain petit canard et du coup, il y a un truc de fierté aussi. Je vis maintenant avec ma gueule et je sais que j’ai mes défauts et tout et je les accepte. Au moment où je me suis retrouvée à faire des couvertures de magazines, j’avais un truc de revanche sur la vie et de me dire ‘ah ouais, tous les gars qui faisaient les malins…' »

Ces aveux rappellent que derrière la femme accomplie qu’elle est devenue se cache une adolescente meurtrie qui a appris, petit à petit, à transformer sa douleur en force créatrice. Clara Luciani illustre à sa manière la possibilité de se relever, de s’assumer et de redéfinir son identité, loin des années sombres où elle rêvait de disparaître. Une bien belle trajectoire, et une superbe revanche.

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