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Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
Stephen Curry voit son héritage évoluer au fil des années, bien au-delà du simple rôle de meneur traditionnel. Alors que la ligue change et que de nouvelles générations tentent de redéfinir les standards, le vétéran de Golden State continue d’imposer un style unique dans le paysage offensif. Ses performances restent au centre des débats sur la hiérarchie des arrières modernes. Et certains anciens joueurs estiment même qu’il a créé sa propre catégorie.
De nombreux observateurs continuent de le considérer comme l’un des meilleurs meneurs de l’histoire, mais ce qualificatif ne suffit plus pour décrire son influence. Curry a bâti une identité offensive incomparable, reposant sur une création d’espace et une capacité à déclencher des tirs impossibles pour la quasi-totalité de la ligue. C’est dans ce contexte que la prise de position de David West a trouvé un fort écho médiatique.
L’ancien intérieur, qui a côtoyé Curry durant les années fastes de Golden State, a estimé que le quadruple champion incarnait mieux qu’aucun autre le concept d’arrière scoreur. Comme il l’a affirmé, « Steph occupe le rôle de meneur, mais il a probablement défini ce qu’est un arrière scoreur. Il n’est pas un shooting guard, c’est un scoreur. Et quand un joueur dépasse les 30 points de moyenne, peu importe la position, il devient un scoreur. Steph est probablement le plus grand scoring guard que nous ayons vu ». Ce point de vue vient bousculer les cadres habituels qui enferment les joueurs dans des catégories figées.
Une évolution offensive assumée et parfaitement maîtrisée
Depuis plusieurs saisons, Curry ne cherche plus à s’adapter aux tendances dominantes, préférant s’appuyer sur son jeu offensif. Contrairement aux grands scoreurs modernes qui exploitent davantage la ligne des lancers-francs pour gonfler leur production, il continue de privilégier la création extérieure et la menace constante loin du cercle. Les statistiques illustrent cette singularité, lui qui figure presque chaque année parmi ceux qui tentent le plus de tirs longue distance, sans pour autant dépendre des coups de sifflet.
Face aux autres grandes références actuelles, Curry se démarque aussi par une efficacité déconnectée du volume de lancers-francs. Que l’on compare son approche à celle de Luka Doncic, Shai Gilgeous-Alexander ou Giannis Antetokounmpo, les différences sautent aux yeux : ces stars maximisent souvent leurs points en sollicitant le contact. Curry, lui, a récemment enchaîné plusieurs matchs à plus de 30 unités tout en tentant un nombre minimal de lancers.
Il apparaît alors logique que l’idée de le considérer avant tout comme un « scoring guard » prenne de l’ampleur. Dans une ligue où le rôle des arrières évolue en permanence, Curry illustre la possibilité d’exceller sans reproduire les standards traditionnels. Sa précision extérieure, sa mobilité et son sens du rythme demeurent les éléments qui dictent son impact. À l’heure où la tendance pousse les joueurs à chercher les fautes, lui continue de briller différemment.
Certes, le débat sur le plus grand meneur de tous les temps reste animé, mais la distinction proposée par David West offre une alternative cohérente. Curry a peut-être sa propre catégorie, le tout pour le plus grand bonheur des Warriors.
