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Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Jean-Louis Aubert a traversé les décennies avec la même douceur contemplative que celle qui marque ses chansons. Mais derrière l’image du poète-rockeur se cache aussi un homme attaché à des lieux rares, presque introuvables, qui façonnent son inspiration. L’artiste a ainsi raconté comment il avait mis la main sur un bien exceptionnel, unique en France.
Figure iconique du rock français, Jean-Louis Aubert s’est toujours distingué par une approche sensible de la vie et du métier, loin de l’agitation qui entoure souvent les artistes de son calibre. L’ancien membre de Téléphone a dévoilé récemment les coulisses d’un privilège foncier pour le moins singulier, un trésor immobilier presque disparu du territoire.
Invité sur le plateau de Quelle Époque, celui que le public connaît autant pour sa plume que pour sa voix a livré un récit étonnant, empreint de hasard et de persévérance. Sur le plateau de l’émission, il a raconté son parcours au sortir d’une intervention médicale cinq ans plus tôt, et la manière inattendue dont tout a commencé :
« Il y a 5 ans, je me souviens qu’après l’opération, je sortais de chez le médecin et je ne sais pas pourquoi une voix dans ma tête me dit : ‘La mer va te guérir.’ Je passe juste à ce moment-là devant une agence immobilière où il y a une très belle maison sur un catalogue. Je rentre et évidemment, c’était un truc inaccessible. On me demande ce que je cherche, je dis que je voudrais une maison avec un chemin qui descend dans la mer. Il me dit : ‘Ca n’existe pas en France, monsieur, c’est fini.’
Et il me rappelle huit mois après pour me dire : ‘On a trouvé une cabane avec un chemin qui descend dans la mer.’ La cabane me plaît. Il y a un rocher en bas sur lequel je vais m’asseoir et j’écris ‘Merveille’ et la chanson donne la maison »
Ce lieu suspendu au bord de l’eau, que le chanteur qualifie volontiers de petit paradis, ne constitue pourtant pas son seul refuge. L’acolyte de Louis Bertignac possède également un moulin en Eure-et-Loir, un bâtiment chargé d’histoire situé non loin d’une cathédrale inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO. Lors d’un entretien accordé à Gala en 2024, celui que le public a longtemps surnommé le doux rêveur s’était confié sur la provenance de cette demeure hors du temps :
« Le propriétaire était orphelin adopté par un aristocrate sans enfant, et il rêvait que sa maison soit reprise par un artiste, qu’elle inspire quelqu’un »
Entre intuition, coups de chance et quête d’harmonie, Jean-Louis Aubert semble avoir façonné autour de lui un univers à son image, construit sur les rencontres et la poésie. Et dans une France où les lieux préservés deviennent rares, l’artiste a déniché cet improbable privilège qui continue, aujourd’hui encore, de nourrir son imaginaire.
