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Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Icône de la chanson française depuis plus de cinquante ans, Julien Clerc a connu autant de triomphes publics que de remous personnels. Et parmi les épisodes les plus marquants de sa vie, l’artiste vient de revenir sur une confrontation d’une rare violence avec Patrick Dewaere. Un souvenir douloureux qu’il a accepté d’évoquer sans détour.
Figure très populaire de la variété, Julien Clerc a souvent vu sa vie sentimentale se mêler à sa carrière, et ce fut particulièrement vrai dans les années 1970. À cette époque, le chanteur entame une relation avec Miou-Miou, alors encore en couple avec Patrick Dewaere, acteur aussi brillant qu’instable. Et les choses ont vite tourné au vinaigre.
La situation dégénèrera en effet jusqu’à un face-à-face tendu entre les deux hommes, marqué par une explosion de colère du comédien envers Julien Clerc. Ce n’est qu’au micro d’Europe 1, en revenant sur l’énorme succès de « Ma préférence », que l’interprète de « Ce n’est rien » a accepté de relater précisément cet épisode. Il explique ainsi :
« Il est venu m’attendre à la fin du tournage, j’ai pris un coup de poing. J’avais esquivé, je l’ai pris en bout de course, mais j’ai eu mal pendant huit jours. Je n’ai pas rétorqué parce qu’il avait l’air tellement malheureux… Il avait tellement de peine »
L’artiste n’a jamais publiquement reproché cet acte à Dewaere, conscient de la souffrance profonde traversée à cette époque par l’acteur, dont la vie fut jalonnée de drames. Pourtant, malgré cette altercation violente, le chanteur assure qu’un début d’apaisement avait fini par s’installer quelques années plus tard :
« Après, on ne s’est pas reparlé pendant très longtemps, et puis un peu plus tard, pour un problème à régler avec la fille qu’il avait avec Miou-Miou, que j’ai élevée (…) Il a fallu que je l’appelle. Miou-Miou m’a dit “Je ne l’appelle pas !” Donc c’est moi qui me suis retrouvé à l’appeler. On s’était plus jamais parlé ni revus depuis. C’était d’ailleurs, je ne peux pas dire doux, mais très cordial »
Près de quarante ans après la disparition tragique de Patrick Dewaere, ce récit témoigne à la fois de la violence d’une époque où passions privées et vie artistique s’entrechoquaient, et de la pudeur de Julien Clerc dans son regard rétrospectif. Une histoire humaine, complexe, qui rappelle combien les relations entre artistes peuvent être traversées de blessures profondes autant que d’amorce de réconciliation.
