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Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Ancienne actrice devenue animatrice radio et figure médiatique, Brigitte Lahaie ne s’est jamais privée de donner son avis sur la sexualité et le rapport des Français au désir. Habituée des débats autour de l’intime, elle multiplie depuis des années les prises de parole franches, parfois dérangeantes mais toujours assumées. Et deux de ses déclarations, à plusieurs années d’intervalle, illustrent parfaitement sa vision du sujet.
Figure très connue du paysage médiatique français, Brigitte Lahaie évoque souvent les tabous persistants autour du désir depuis sa reconversion. Habituée à bousculer, et même parfois à choquer, l’ancienne star du X livrait déjà un constat très rude lors à propos de la sexualité des Français lors d’un échange avec Metro News en 2016 :
« Les gens n’ont toujours pas compris ce qu’était la sexualité. Ça a toujours été comme ça (…) Avant la télévision, les gens regardaient derrière leurs rideaux (…) parce qu’ils n’ont pas de sexualité. Vous savez, la sexualité des Français est misérable. Donc il faut bien s’occuper de celle des autres »
Au fil des années, l’animatrice a constaté que cette maladresse face à l’intime n’avait pas réellement disparu, malgré les discours plus ouverts et l’accès massif à l’information. Pour elle, l’hypersexualisation apparente masque souvent une profonde méconnaissance de soi et de l’autre. Une posture qu’elle juge dangereuse, car elle alimente des frustrations silencieuses et des incompréhensions entre partenaires.
Cette ambivalence, elle la retrouve autant dans les témoignages qu’elle reçoit que dans les échanges qu’elle a. Lors d’un passage au printemps 2024 dans le cadre d’un événement de la CPTS, la septuagénaire avait d’ailleurs tenu à rappeler l’importance de maintenir une vie sexuelle épanouie à tout âge. Plus pédagogique, mais toujours directe, elle insistait sur le rôle du désir dans la santé globale :
« La sexualité fait du bien au plan sanitaire du terme. Il est avéré que les personnes qui ont une activité régulière ont une espérance de vie 40% supérieure. Le problème, si l’on peut dire, c’est de toujours avoir l’envie d’avoir envie, et de ne pas s’enfermer dans des normes. Bien sûr, la sexualité n’est pas la même selon qu’on ait 17 ou 70 ans, mais le désir est toujours présent »
Entre avertissement sur les lacunes françaises et encouragement à ne pas négliger son propre rapport au plaisir, Brigitte Lahaie poursuit sa mission de « normalisation » de l’acte sexuel. Toujours aussi franche, elle rappelle qu’une sexualité comprise, assumée et vivante reste l’un des piliers essentiels de l’épanouissement, loin des injonctions et des non-dits qui pèsent encore trop souvent sur le sujet. Voilà qui est dit !
