Un proche balance : « Coluche a dit cette phrase à Josiane Balasko, ça m’avait horriblement choqué »

Coluche et Josiane Balasko
INA (DR) / France TV (DR)

Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web

Personnage à part dans le paysage culturel français, Coluche occupe encore aujourd’hui une place immense dans la mémoire collective. Amis avec les membres du Splendid durant leurs jeunes années, il n’a cependant pas toujours fait l’unanimité en coulisses. Un proche du groupe, Jean-Marie Poiré, avait ainsi raconté il y a quelque temps un épisode qui l’avait profondément marqué. Et son témoignage dévoile une facette bien moins connue de l’humoriste.

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Figure emblématique de l’humour et du cinéma populaire, Michel Colucci alias Coluche a laissé derrière lui une œuvre colossale, mais aussi des souvenirs contrastés chez certains de ses contemporains. Parmi eux, Jean-Marie Poiré, fidèle compagnon du Splendid et réalisateur de succès comme « Le Père Noël est une ordure », n’a jamais caché qu’il entretenait une relation complexe avec l’artiste.

Invité dans l’émission « Quelle Époque » il y a plus d’un an, il était revenu sur une situation vécue aux côtés de Josiane Balasko, révélant une attitude de Coluche qui l’avait, selon ses mots, « horriblement choqué ». Lors de cette interview, le cinéaste s’était montré particulièrement franc en évoquant l’homme derrière la légende. Il expliquait notamment au sujet du fondateur des Restos du Cœur :

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« Un homme d’un talent fou, très très drôle, très brillant, mais extrêmement antipathique dans la vie, en tout cas avec moi. Ce qui m’avait horriblement choqué avec Coluche, j’avais fait un film avec Balasko qui s’appelle ‘Les hommes préfèrent les grosses’… On a dit qu’on l’invitait à la projection et qu’on allait dîner après. Et il ne lui a pas fait un compliment. Pas un mot… Alors qu’ils étaient soi-disant très amis. Il disait d’ailleurs : ‘Toi tu es ma petite sœur, tous les deux, on est moches’. Bon… »

Si Jean-Marie Poiré avait livré ce souvenir amer, Josiane Balasko, elle, n’a jamais commenté ce moment précis. L’actrice avait toutefois évoqué, bien avant cela, ce que Coluche représentait pour elle dans un entretien accordé à Thierry Klifa en 2001. Une manière de rappeler que leur relation, bien que parfois heurtée, était aussi faite d’admiration et d’influence déterminante :

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« Coluche a été une rencontre décisive dans ma carrière et dans ma vie. Il est venu voir mon spectacle “La pipelette ne pipa plus” pour me proposer de faire Ginette Lacaze. On était béats devant lui, parce que c’était un comique rare. Il avait un vrai caractère de cochon. Et d’ailleurs nos rapports étaient parfois difficiles. Nous avons commencé dans les mêmes lieux, on a souvent travaillé ensemble, donc on m’avait très vite rebaptisée la petite sœur de Coluche. Ça me faisait chier. Je voulais être moi et n’être la sœur de personne. C’est pour ça que je me suis fait refaire le pif… C’était difficile d’être le double de Michel. »

L’actrice décrivait également des échanges parfois volcaniques, tout en assumant pleinement son caractère :

« Nous avons eu de “grosses fâcheries” parce que c’était un chef de bande et je n’étais pas une courtisane. Non, je ne suis pas une courtisane ! Je voulais bien être l’amie de Coluche, mais je ne voulais pas faire partie de la bande. J’avais ma bande, qui était… moi toute seule. C’est pour ça que parfois on se fâchait, pour ça aussi qu’il m’estimait…

Quand il est mort, c’est un peu de ma jeunesse qui est partie avec lui. C’était vraiment une lumière qui s’éteignait. Et depuis personne n’a jamais rallumé la lumière. Elle est toujours éteinte… Il m’a appris à dire la vérité et ce que je pense au moment où je le pense. Et surtout à ne pas prendre de gants avec les gens qui font chier. »

Entre admiration, désaccords et personnalités fortes, les relations autour de Coluche ont parfois été explosives, surtout dans les périodes où ses excès prenaient le dessus. Mais pour ceux qui l’ont côtoyé – Josiane Balasko en tête – demeure avant tout le souvenir d’un artiste unique, d’un homme généreux et d’un électron libre qui aura profondément marqué leur vie.

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