Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Toujours aussi franche, Léa Salamé ne veut pus rien éluder de ce qui a longtemps nourri ses complexes et ses doutes. La journaliste, aujourd’hui installée au sommet du paysage médiatique, assume en effet les imperfections qu’elle a fini par apprivoiser. Une prise de parole rare sur l’image de soi dans un milieu où le regard porté sur les femmes reste particulièrement exigeant. Et derrière cette confession, un chemin personnel marquant.
Figure incontournable de France Télévisions depuis de longues années, Léa Salamé s’est imposée comme l’une des voix majeures du journalisme français. Mais cette réussite médiatique n’a pas effacé les insécurités de la Franco-Libanaise, arrivée dans un univers où, selon ses mots, elle ne correspondait pas aux standards dominants.
De Public Sénat aux émissions de prime time, l’ancienne étudiante de Sciences Po a dû composer avec son image, ses doutes et le poids des comparaisons. Une histoire qu’elle raconte aujourd’hui avec une lucidité assumée. C’est au cours d’un entretien accordé à Marie-Claire que celle qui officie également sur France Inter a détaillé ces trois imperfections qu’elle a longtemps portées comme un fardeau :
« J’ai appris à être à l’aise avec ma gueule, mon corps. J’ai les dents en avant, le nez un peu long, des kilos en trop. Je l’accepte. Lorsque ma mère m’a emmenée, petite, chez l’orthodontiste, il a rétorqué que mon sourire ferait mon charme… Il avait raison »
Cette relation à son apparence, Léa Salamé l’avait également évoquée dans les pages de Libération. La journaliste, aujourd’hui rompue aux grands débats et aux interviews de poids, n’a pas oublié ses débuts, ni les remarques qu’elle a dû encaisser lorsqu’elle faisait ses premiers pas à l’antenne :
« Lorsque j’ai commencé sur Public Sénat, je n’avais pas la gueule de l’emploi. J’étais blessée d’être comparée aux beautés blondes aux yeux clairs… Mais comme disait Cocteau : “Ce qu’on te reproche, cultive-le, c’est toi” »
Après plus de vingt ans de carrière, Léa Salamé assume désormais pleinement ce qui la distingue. Ses prétendues imperfections sont devenues sa signature, son assurance et, quelque part, une force dans un paysage audiovisuel où l’uniformité demeure souvent la norme. Une manière pour elle de rappeler que l’identité d’un visage ne se résume ni à des proportions ni à des standards, mais à une présence et une personnalité.
