Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
À 75 ans, Josiane Balasko continue de mener sa carrière avec l’aplomb et la liberté qui la caractérisent. À l’affiche de plusieurs films ces dernières années, l’actrice garde aussi son célèbre franc-parler. Il y a 2 ans, elle s’était ainsi exprimée sans détour sur son physique et comment il avait été considéré dans son métier. Un témoignage cash, comme toujours avec elle.
Figure incontournable du cinéma français depuis plus de quarante ans, Josiane Balasko a enchaîné près d’une centaine de films, plusieurs pièces de théâtre et remporté trois Césars. Pourtant, la comédienne ne ralentit pas, bien au contraire : elle tourne toujours autant et revendique une forme de revanche sur le milieu, elle qui a longtemps été scrutée et parfois critiquée pour son apparence dans les années 1980 et 1990 (on se souvient notamment des propos assez terribles d’Anne Sinclair envers elle).
Selon la grande amie de Michel Blanc, néanmoins, la situation s’est finalement retournée en sa faveur avec les années ! Invitée de l’émission « C à Vous » pour évoquer son rôle dans « Captives » il y a quelques temps, elle avait expliqué comment le temps a bel et bien joué pour elle :
Le panel s’est élargi déjà parce que je ne suis pas morte. C’est important. Je suis toujours là. Je peux jouer des choses que parfois d’autres comédiennes ne peuvent pas jouer parce qu’elles n’ont plus le physique. Elles l’avaient avant mais elles ont voulu le garder donc elles ne l’ont plus. Et moi j’ai mon physique donc je peux jouer des grands-mères, je peux jouer des mères, des femmes du peuple…
Cette analyse, l’ancienne du Splendid l’avait déjà développée dans l’émission « Les rencontres du Papotin », où elle revenait sur les normes physiques du cinéma à ses débuts :
« (À l’époque), les jeunes filles jouaient des jeunes premières. Il n’y avait pas de rôles pour des filles qui n’étaient pas blondes aux yeux bleus, ou brunes, pulpeuses. Je me trouve plutôt normale, je me suis toujours trouvée dans la moyenne, pas belle, pas laide.
Pourquoi est-ce qu’il y a des garçons qui n’ont pas des physiques terribles et qui jouent ? Et pourquoi ça ne serait pas la même chose pour les filles ? Je voulais me créer mes propres rôles, parce qu’il n’y en avait pas à l’époque. J’ai créé des personnages qui font rire. On fait plutôt rire avec les défauts qu’avec les qualités. On fait plutôt rire parce qu’on tombe, parce qu’on glisse sur une peau de banane que parce qu’on fait un pas de danse très joli. »
Affranchie des codes, assumée, et toujours aussi libre dans sa manière d’aborder son métier, Josiane Balasko poursuit une trajectoire rare et sincère dans le paysage cinématographique. Son regard sur son physique, à la fois direct et décomplexé, en est une nouvelle preuve. Et tant que le plaisir est là, elle n’a visiblement aucune intention de s’arrêter.
