Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
Une onde de choc s’est propagée dans toute la ligue lorsque les Clippers ont brutalement mis fin à leur collaboration avec Chris Paul. Une décision soudaine, incompréhensible pour beaucoup, et qui a immédiatement rallumé un débat sensible : la manière dont certaines organisations traitent leurs vétérans les plus respectés. Carmelo Anthony, lui, n’a pas hésité à hausser le ton.
La situation de Paul, renvoyé chez lui en plein road trip alors qu’il avait affirmé vouloir terminer sa carrière avec la franchise, interroge sur la vision à long terme des organisations. Malgré un rôle réduit et des statistiques modestes, il restait une figure symbolique d’une époque marquante. Pourtant, la décision est tombée sans cérémonie, sans message officiel de gratitude, sans geste fort. Un choix qui laisse penser que l’aspect humain pèse parfois peu face aux projets de reconstruction.
C’est dans ce contexte que Carmelo Anthony a pris la parole, stupéfait du traitement réservé à son ancien coéquipier. Il a notamment lâché : « Qu’est-ce que tu attends de Chris Paul, qu’il ne donne pas déjà ? Tu ne peux pas me dire que CP est si perturbateur que tu dois l’envoyer chez lui, frère », rappelant qu’on ne peut pas demander l’impossible à un meneur de 40 ans aux minutes limitées. Son propos sonnait comme une défense nécessaire de la dignité des vétérans.
Un message destiné à Anthony Davis ?
Pour Carmelo, l’affaire Paul dépasse largement le cas individuel : elle illustre une tendance grandissante dans la ligue. L’ancien All-Star a même tiré une ligne directe vers d’autres joueurs, estimant que certains pourraient connaître le même sort. Selon lui, « Ça arrive à Russ. Ça va arriver à DeMar DeRozan. Ça va arriver à tous ces gars-là. AD. Le prochain trade d’AD ? Ça va être la descente. Voilà ce qui va se passer ». Un message clair : aucune superstar n’est totalement à l’abri d’un virage brutal d’une organisation lorsque l’âge ou les blessures modifient leur valeur.
Carmelo sait de quoi il parle. Il a vécu les turbulences d’une fin de carrière où le statut ne protège plus autant qu’on l’imagine. Il a vu Chris Paul passer d’un rôle central à un rôle limité, puis de là à une séparation sèche. Pour lui, envoyer un joueur chez lui sans même un geste symbolique revient à effacer une partie de l’histoire qu’il a construite avec la franchise. Une manière de faire qui, selon lui, pourrait très bien se reproduire avec d’autres stars en fin de cycle.
Du côté des Clippers, les tensions internes expliquent en partie la situation. Le fossé entre Paul et Tyronn Lue s’était creusé au point qu’ils ne se seraient plus adressé la parole depuis plusieurs semaines. Les demandes d’exigence de Paul envers l’organisation auraient accentué le conflit, jusqu’à pousser la franchise à trancher dans le vif.
Pour Anthony Davis, ce discours résonne comme un avertissement. Les équipes n’hésitent plus à tourner la page rapidement si la trajectoire du joueur ne correspond plus à leurs plans. Même une superstar, même un champion, peut se retrouver vulnérable dans un climat où la compétitivité prime sur la reconnaissance. L’affaire Chris Paul devient ainsi bien plus qu’un fait divers : une leçon que Melo invite les joueurs à méditer.
