Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
Une tension palpable entoure désormais l’organisation de Los Angeles, comme si quelque chose d’invisible avait fini par se fissurer après des années d’efforts pour masquer les problèmes. Et au centre de cette tourmente, un nom revient sans cesse : Kawhi Leonard.
Le début de campagne des Clippers reste l’une des plus grandes déceptions de la ligue. Malgré un effectif composé de stars confirmées comme James Harden ou Kawhi Leonard, l’organisation n’a jamais trouvé le moindre rythme. Les défaites s’enchaînent, la cohésion semble inexistante, et le vestiaire paraît perdu entre les absences, les frustrations et les responsabilités que personne ne veut assumer. Dans ce chaos, le regard se tourne naturellement vers celui qui devait incarner la stabilité du projet.
Depuis son arrivée à Los Angeles, Kawhi Leonard a bénéficié d’un contrôle rarement accordé à un joueur. Gestion de son temps de jeu, choix du personnel autour de lui, influence sur les décisions internes… tout semblait fait pour l’installer au centre d’un projet sur mesure. C’est précisément cette dynamique qui choque certains observateurs. Kendrick Perkins, notamment, a été particulièrement virulent en affirmant que « Kawhi Leonard est l’une des pires signatures de l’histoire des agents libres », avant de soutenir qu’il avait mis l’organisation « en difficulté pour une décennie ». Une accusation lourde, même dans un contexte déjà explosif.
Kawhi Leonard a-t-il réellement figé l’avenir des Clippers ?
Dans ce climat, la gestion passée du dossier Leonard interroge plus que jamais. Au fil des années, L.A. a tout sacrifié pour aligner Kawhi avec un second All-Star, notamment en envoyant Shai Gilgeous-Alexander et une montagne de choix de draft à Oklahoma City. Le temps a montré à quel point cette décision pèse lourd aujourd’hui : SGA est devenu un visage majeur de la ligue, pendant que les Clippers avancent à l’aveugle, sans marge de manœuvre et sans garantie de succès.
Le collectif n’avance pas, les performances de Kawhi sont sporadiques, et l’organisation paraît piégée dans une spirale qu’elle ne maitrise plus. Kendrick Perkins insiste sur le fait que les Clippers ont trop cédé, trop vite, en pensant que satisfaire toutes les demandes de leur star garantissait une ère de domination. Pourtant, la réalité montre autre chose.
La critique prend d’autant plus de poids que les Clippers sont aujourd’hui incapables de rectifier le tir. Les atouts sont épuisés, la flexibilité cap limite toute tentative de reconstruction immédiate, et le vestiaire manque cruellement de continuité. La franchise se retrouve donc confrontée à une question simple mais terriblement difficile : comment repartir quand on a tout misé sur un joueur dont la disponibilité et les priorités sont constamment remises en question ?
Malgré tout, une saison NBA reste longue et imprévisible. Les Clippers possèdent encore des individualités capables de renverser l’histoire, mais l’urgence est réelle. Pour espérer sauver leur année – et peut-être leur avenir –, des décisions fortes devront être prises, même si cela revient à remettre en cause les fondations posées autour de Kawhi Leonard.
