Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Figure incontournable de la chanson française, Joe Dassin continue de fasciner près de cinquante ans après sa disparition. Sa mort brutale, survenue à seulement 41 ans, a longtemps nourri fantasmes et rumeurs les plus diverses. Mais l’un de ses proches, qui se trouvait à ses côtés lors du drame, apporte aujourd’hui un éclairage inattendu. Il lève ainsi le voile sur ce qu’il s’est réellement passé ce jour-là.
Chanteur majeur des années 1960 et 1970, Joe Dassin a marqué plusieurs générations avec ses mélodies intemporelles, mais son destin tragique a aussi durablement troublé le public. Claude Lemesle — parolier de plusieurs de ses plus grands succès, de « L’été indien « à « Dans les yeux d’Émilie » — en sait quelque chose, lui l’ami intime de l’interprète des « Champs-Élysées », qui a été témoin privilégié de son état de santé et de sa disparition soudaine à Tahiti.
Présent lors du funeste jour de la disparition de Joe Dassin, Lemesle s’est exprimé dans « Paris Match » il y a quelques temps, décrivant tout d’abord un artiste fragile du coeur, sujet aux excès et rongé par les doutes, bien loin de l’image solaire renvoyée au public.
« Les excès, c’est le piège pour les gens qui doutent d’eux. Je n’ai pas trop envie de parler de cela, mais des abus, il en a commis, tout le monde le sait. On ne meurt pas à 41 ans d’une crise cardiaque foudroyante par hasard »
Ceux qui ont connu l’homme à la voix si chaude savaient en effet que Joe Dassin fumait, buvait, et consommait même beaucoup de cocaïne durant ses dernières années – une spirale qui n’a pas été sans conséquences sur son organisme. Mais pour autant, Claude Lemesle s’insurge contre une rumeur persistante, devenue au fil du temps presque une légende noire : celle d’une overdose.
« Ce sont les excès qui ont usé son coeur, mais en revanche, je m’inscris totalement contre ceux qui affirment qu’il est mort d’une overdose. C’est totalement faux. J’étais là ! Alors les gens qui n’étaient pas là sauraient mieux que moi ? C’est honteux parce que j’entends ça encore de temps en temps.
Non, la vérité est toute simple : il est mort à Tahiti, nous étions en train de déjeuner, il était en face de moi, il avait l’air très bien, il avait fait neuf trous de golf le matin. On faisait plein de projets, il évoquait le prochain album et le coeur a lâché. Ça a duré une seconde. Une overdose, ce n’est pas ça »
Plus de quatre décennies après la disparition de Joe Dassin, celui qui a contribué à façonner une grande partie de son répertoire remet donc les points sur les « i ». Une manière de préserver la mémoire d’un artiste qu’il admirait profondément et de clore, peut-être définitivement, les fantasmes morbides qui entourent encore cette tragédie.
