Catherine Lara (80 ans) claque la porte des Enfoirés et vide son sac : « Je n’ai pas…

Catherine Lara et Jean-Jacques Goldman
France TV (DR)

Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web

En près de trente ans de présence plus ou moins régulière auprès des Enfoirés, Catherine Lara a marqué l’histoire du spectacle caritatif devenu un rendez-vous incontournable du paysage audiovisuel. Mais à 80 ans, la violoniste a décidé d’y mettre un terme, révélant les raisons profondes de ce départ longtemps mûri. Derrière la camaraderie affichée sur scène, l’artiste raconte une réalité plus nuancée. Et ses mots ne laissent guère place au doute.

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Figure majeure de la chanson française, Catherine Lara a compilé 12 participations aux Enfoirés, entre 1994 et 2022. En évoquant aujourd’hui sa décision de tourner la page, l’interprète de Nuit magique revient sur un engagement qui l’a portée pendant des années, mais dont l’esprit, selon elle, s’est progressivement transformé. À ses yeux, la troupe n’a en effet plus la même âme qu’à ses débuts, ce qui a fini par la pousser vers la sortie.

Dans les années 1990, lorsque la chanteuse rejoint pour la première fois la troupe créée par Coluche, l’aventure n’a alors rien d’un simple plateau télé : elle repose sur la cohésion, le travail collectif et une énergie de troupe. Mais à mesure que le spectacle se modernise et gagne en visibilité, Catherine Lara sent l’équilibre glisser vers quelque chose qui lui ressemble moins. Elle a ainsi indiqué récemment sur RTL :

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« J’ai aimé ça quand on pouvait davantage chanter, quand on pouvait faire des duos [….], on faisait la chanson en entier, on avait le temps de déposer une émotion. Ça a changé, c’est comme ça, mais malgré tout, ça nourrit des gens et c’est ça le but, il ne faut jamais l’oublier ».

Si elle reconnaît que l’important reste les bénéfices pour les Restos du Cœur, l’interprète de « Nuit magique » pointe néanmoins des dérives qui l’ont fait décrocher. Pour elle, le spectacle a perdu une partie de son authenticité, notamment en raison d’attitudes qui trahissent l’esprit originel imaginé par Coluche. Derrière les paillettes, dit-elle, certains comportements ont fini par la lasser.

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La musicienne accuse notamment une partie des participants de privilégier la visibilité plutôt que l’engagement réel, allant jusqu’à dénoncer un opportunisme assumé :

« Je n’ai pas non plus envie qu’on pense que c’est l’émission qu’il faut faire pour être dans le circuit. Ce qui m’ennuyait, c’est qu’il y avait des gens – nous, on se tapait toute la semaine – qui arrivaient le samedi et le dimanche juste pour faire la télé. On l’avait un peu en travers du gosier. Ceux qui viennent à la dernière seconde pour juste faire coucou à la télévision, ça me dérange un peu ».

Avec ce témoignage, Catherine Lara signe une sortie franche, à la hauteur de son tempérament et de la liberté qu’elle a toujours revendiquée. Elle salue l’œuvre des Restos du cœur, mais refuse d’avaliser ce que l’événement est devenu à ses yeux. Une manière de clore un chapitre qu’elle a, pendant près de trois décennies, profondément honoré.

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