Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
La disparition d’Elisabeth II en 2022 continue de nourrir souvenirs et confidences, surtout à l’heure où Charles III multiplie désormais les visites d’État en Europe. Deux ans après la mort de la souveraine, une anecdote racontée par Stéphane Bern ressurgit, rappelant le regard amusé qu’elle portait sur la France. Une formule privée, lâchée lors d’un déplacement officiel en 2014, qui en dit long !
Figure familière du paysage médiatique, Stéphane Bern a souvent partagé des instants privilégiés avec les grands noms des monarchies européennes. Et lorsqu’il évoque Elisabeth II, le spécialiste des têtes couronnées ne manque jamais d’illustrer le mélange d’élégance, d’ironie et de distance qui la caractérisait.
Lors de sa visite en France en 2014, alors que le Royaume‑Uni et l’Hexagone entretenaient une relation diplomatique apaisée, la monarque avait surpris son interlocuteur par une remarque teintée d’humour, presque d’incrédulité, au moment d’évoquer l’accueil chaleureux que lui réservaient les Français. C’est au détour d’une discussion en tête‑à‑tête que Stéphane Bern a donc levé le voile sur cette phrase restée en mémoire. Expliquant comment la Reine réagissait à la ferveur du public et à l’enthousiasme officiel, il rapportait :
« Je me souviens qu’en 2014, j’ai eu la chance de pouvoir lui parler avant qu’elle ne rencontre le président Hollande à l’ambassade. Elle s’étonnait encore une fois : “C’est drôle ces Français qui ont coupé la tête d’un roi et qui m’aiment autant”. »
Un constat piquant, presque paradoxal, qui en disait long sur la capacité d’Elisabeth II à observer l’Histoire avec recul. D’un côté, un pays qui a mis fin brutalement à sa monarchie ; de l’autre, un attachement sincère à une souveraine étrangère devenue une figure planétaire. Ce contraste n’a jamais manqué d’interpeller les chefs d’État français au fil des décennies, comme Emmanuel Macron, qui n’a cessé de rappeler l’affection que l’Hexagone portait à la reine.
Lors de la venue de Charles III en 2023, une année après la disparition d’Elisabeth II, le président français avait d’ailleurs tenu à souligner cette admiration persistante en déclarant à son invité :
« Vous savez quelle affection le peuple français a porté à la reine Elisabeth II. Ce soir, nous pensons à elle et au prince Philip. »
À l’heure où Charles III poursuit, en 2025, son rôle international et consolide les liens entre Paris et Londres, ces souvenirs rappellent ce que sa mère représentait pour le pays de Louis XVI. Une souveraine dont l’esprit vif captait les contradictions françaises sans jamais les juger, et dont la popularité n’a cessé de démentir les évidences historiques. Preuve que, parfois, l’attachement des peuples dépasse largement les manuels d’Histoire.
