Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Quinze ans après la folie mondiale déclenchée par « The Artist », Bérénice Béjo garde certains excellents souvenirs… et d’autres un peu moins bons. D’ailleurs, la comédienne Franco-Argentine n’a rien oublié du traitement médiatique de l’époque vis-à-vis de Jean Dujardin et elle. Un sujet qu’elle assume d’autant plus aisément avec du recul.
Figure très connue du cinéma français, Bérénice Béjo forme depuis longtemps un duo très apprécié du public avec Jean Dujardin. Ensemble, ils ont offert au septième art des moments devenus cultes, de « OSS 117 : Le Caire, nid d’espions » à « The Artist », pour lequel la native de Buenos Aires a reçu un César et une pluie de distinctions internationales.
Pourtant, derrière ce succès, un déséquilibre médiatique avait fait réagir l’actrice, bien après la tempête, lorsqu’elle avait accepté de s’expliquer sur cette période dans un entretien publié en 2014. Dans les colonnes de Grazia, elle racontait alors sans détour ce qu’elle avait ressenti trois ans après le triomphe du film :
« La presse a mis plus en avant Jean Dujardin que moi, pendant la promotion. Je ne me suis pas exprimée sur cette situation. Je n’ai jamais voulu déclencher de polémique, mais c’est pourquoi, quand on m’a remis le César de la meilleure actrice, j’ai dit : “Je le voulais !” Parce que je le voulais vraiment. »
Soutenue et respectée dans la profession, l’interprète de Peppy Miller avait aussi tenu à préciser qu’elle n’en voulait nullement à l’ancien mari d’Alexandra Lamy. Pour elle, le problème ne venait pas du tout de leur collaboration, mais d’un phénomène extérieur et bien identifié :
« Ce n’est ni sa faute, ni la mienne : c’est celle des médias. »
Malgré cet épisode désagréable, Bérénice Béjo a toujours décrit une entente parfaite avec Jean Dujardin, notamment durant la folle tournée promotionnelle qui avait suivi le triomphe du long-métrage. Invitée sur le plateau de C à Vous, elle confiait d’ailleurs avec amusement :
« C’était très compliqué. On a fini complètement taré avec Jean. Moi, je faisais ses réponses et lui faisait les miennes. Je pense qu’il y a des interviews complètement loufoques parce qu’on disait vraiment n’importe quoi. Je ne savais même plus ce que je disais. J’entendais “chien” et je répondais un truc sur les chiens, j’entendais “claquettes” et je répondais “claquettes”. »
Si le temps a passé, le souvenir de cette période reste gravé dans la mémoire de l’actrice, qui sait à quel point son rôle dans « The Artist » fut essentiel, au même titre que celui de son partenaire à l’écran. Et aujourd’hui encore, cette mise en lumière inégale résonne comme un rappel sur la façon dont le cinéma devrait valoriser chacun de ses talents.
