Jean-Michel Larqué déballe sur la finale de France 1998 : « Je suis parti au bout de 15 minutes, je suis le Français qui a le moins…

Zinédine Zidane et Jean-Michel Larqué
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Par Rédaction | Sport

Le 12 juillet 1998 demeure l’une des dates les plus marquantes de l’histoire du sport français. Une nuit suspendue, un pays en liesse, une victoire qui a tout changé. Pourtant, au milieu de l’euphorie collective, certains ont vécu cette soirée de manière beaucoup moins flamboyante. C’est le cas de Jean-Michel Larqué, qui a confié une version bien plus contrastée de l’après-match. Et ce qu’il raconte a de quoi surprendre.

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Figure familière du football hexagonal autant pour son parcours de joueur que de consultant, Jean-Michel Larqué se trouvait pourtant aux premières loges lors du sacre des Bleus face au Brésil. Mais contrairement à des millions de Français descendus aussitôt dans les rues, l’ancien capitaine de l’AS Saint-Étienne n’a pas savouré l’instant. Alors que tout un pays basculait dans un bonheur presque irréel, lui n’a eu d’autre choix que de prendre une direction totalement opposée !

Avant de revenir à Larqué, impossible d’évoquer France-Brésil sans se remémorer l’un des moments les plus cultes de la soirée. Dans l’euphorie générale, Thierry Roland, voix historique du football français, avait livré l’une de ses tirades les plus restées dans les mémoires. Comme l’a rappelé le journaliste ce soir-là :

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« Je crois qu’après avoir vu ça, on peut mourir tranquille. Enfin, le plus tard possible, mais on peut. Ah quel pied ! Oh putain ! »

Mais pour son acolyte de toujours, la réalité fut bien différente. Dans un entretien accordé au Parisien, le consultant n’a pas masqué la singularité de sa soirée :

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« Je suis peut-être le Français présent au stade qui a le moins profité de la victoire. J’ai quitté Saint-Denis au bout d’un quart d’heure, juste après la remise de la Coupe.

À cette époque, j’étais rédacteur en chef du magazine Onze Mondial et j’ai dû aller m’occuper du cahier spécial qui devait être bouclé à 3 heures du matin. J’ai bossé toute la nuit avant de prendre un avion à 7 heures du matin pour le Pays basque. Et tout ce temps, je suis resté habillé avec le maillot de l’équipe de France que je portais au stade ! »

Si la nuit a été aussi brève que studieuse pour Larqué, elle fut également l’occasion pour Aimé Jacquet de solder quelques comptes avec la presse. Le sélectionneur, critiqué tout au long de la préparation, n’avait pas oublié les attaques de L’Équipe. Une fois champion du monde, il n’a pas mâché ses mots :

« Il y a un journal qui n’a rien compris, qui sont des incompétents. Je suis déçu et honteux pour eux. C’est la vie, ils paieront. C’est facile de venir à la soupe (après le parcours des Bleus, ndlr). Je n’ai que du mépris pour ces gens-là. Je ne pardonnerai jamais ».

Si des millions de Français ont célébré jusqu’à l’aube ce triomphe inoubliable, Jean-Michel Larqué aura vécu l’une des nuits les plus intenses… mais au bureau. Un sacrifice professionnel qui ne l’a pas empêché de ressentir la fierté immense d’une nation, même à distance des festivités. Une manière singulière, mais tout aussi marquante, de vivre l’une des plus grandes pages du football français.

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