Par Rédaction | Sport
Alors que Ja Morant devait incarner l’avenir de la NBA, ses déboires ont peu à peu obscurci une trajectoire qui semblait pourtant irrésistible. Entre suspensions, blessures et polémiques, son image s’est fissurée au rythme des controverses. Mais au milieu de ce tumulte, une voix légitime rappelle qu’il n’est peut-être pas encore temps de fermer le chapitre.
Penny Hardaway, ancienne icône et aujourd’hui coach de l’Université de Memphis, refuse en effet de réduire Morant à ses faux pas récents. Pour lui, le joueur traverse avant tout une période amplifiée par un écosystème médiatique devenu implacable. L’ex-star NBA juge que la spirale négative qui entoure Morant est bien plus liée à l’exposition publique qu’à la gravité réelle de certaines erreurs.
Morant était pourtant en passe de devenir l’un des visages majeurs de la ligue. Rookie de l’année, All-Star, membre d’une All-NBA Team et figure d’une franchise ambitieuse, il incarnait un renouveau spectaculaire. Mais ses ennuis extrasportifs — notamment deux affaires liées à des armes — ont stoppé brutalement cette ascension, créant un fossé entre son talent pur et la perception du public. C’est précisément ce décalage que Hardaway tente de replacer dans un contexte plus humain.
L’équilibre fragile entre perception et réalité
Il confie que « c’est dommage, quand il était en train de prendre la ligue d’assaut, que certaines choses lui soient arrivées », soulignant la soudaineté de la rupture. Puis il ajoute, lucide sur la culture américaine : « en Amérique, tu fais une erreur et tu peux être mis de côté, rejeté ». Une manière de dénoncer une mécanique médiatique qui condamne vite et fort.
L’ancien All-Star insiste aussi sur une réalité que beaucoup préfèrent oublier : « nous faisons tous des erreurs, mais les nôtres ne sont pas toutes publiées ou exposées comme les siennes ». Il rappelle que Morant subit une exposition totale où chaque faux pas devient un événement national. Et Hardaway conclut que cette dynamique l’a empêché de repartir sur de bonnes bases : « c’était une erreur… puis il en a commis une autre, et il peut encore en commettre une ». Un aveu brutal mais honnête sur le processus de maturation encore en cours.
Le meneur n’a plus foulé les parquets depuis la mi-novembre à cause d’une blessure au mollet. Cela ne l’a pas empêché d’être de nouveau au centre d’une séquence virale dimanche, après avoir confronté Deni Avdija à la suite d’une action jugée dangereuse sur le rookie Cedric Coward. Un épisode moins médiatisé que sa dispute avec Thompson, mais qui rappelle que Morant flirte encore avec les frontières de la controverse.
Ce qui ressort, malgré l’agitation, c’est que Morant conserve une influence disproportionnée sur le récit médiatique : chaque geste, chaque parole, chaque apparition devient un sujet national. C’est ce climat que Hardaway dénonce, considérant que le sportif se retrouve prisonnier d’un récit qui grossit ses erreurs et minimise ses efforts de reconstruction. Pour un joueur aussi jeune, l’équilibre entre expression, compétitivité et discipline reste encore fragile.
