Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
La victoire arrachée face à New Orleans n’a pas seulement mis en lumière la performance historique de Derik Queen : elle a aussi révélé le sang-froid d’un Dylan Harper déjà prêt pour les grands moments. Le jeune arrière, deuxième choix de la dernière Draft, semble franchir un cap à mesure qu’il prend ses repères.
Le contexte n’était pourtant pas simple pour Harper, revenu récemment d’une blessure qui lui avait fait manquer dix rencontres. Face aux Pelicans, il a montré sa capacité à prendre le contrôle d’une fin de match, malgré une équipe encore en construction autour d’un backcourt chargé. Au cœur de ce collectif tourné vers l’avenir, il a su profiter de ses minutes pour rappeler pourquoi San Antonio l’a choisi si haut.
Et c’est évidemment son panier à neuf secondes de la fin qui restera dans les mémoires. Après la rencontre, Harper est revenu sur son état d’esprit du début de saison et sur sa progression : « Au début j’étais un peu hésitant, un peu timide, parce que je suis le nouveau qui essaie de trouver sa place. Mais au fil des matchs, mes coéquipiers et mes coaches m’ont encouragé à rester moi-même. Je pense que ce genre d’action montre que je vais attaquer quoi qu’il arrive ». Une phrase qui résume bien l’évolution d’un joueur encore jeune, mais déjà décisif lorsqu’il faut conclure.
Une montée en puissance qui change la dynamique
Cette performance ouvre forcément une question essentielle : où situer Harper dans une équipe qui regorge déjà de talent ? Avec De’Aaron Fox et Stephon Castle installés dans le cinq, et Victor Wembanyama présent dès son retour, la hiérarchie pourrait sembler figée. Pourtant, le match face à New Orleans a donné un premier indice : Harper a terminé la rencontre sur le terrain, prenant même la place de Castle dans le money time. Dans un effectif qui valorise le joueur le plus chaud du moment, il a clairement envoyé un message sur sa capacité à être cette option fiable en fin de rencontre.
Cette dynamique renforce aussi sa candidature au Rookie de l’Année, même si son chemin s’annonce plus complexe que celui de ses concurrents directs. Harper évolue dans une organisation ambitieuse, où l’objectif est clair : retrouver les playoffs et construire une équipe compétitive autour d’un noyau déjà très prometteur. Contrairement à Queen, Cooper Flagg ou Kon Knueppel, il n’aura pas un volume de tirs ou de responsabilités maximal. Mais il pourra se distinguer par son impact.
Son début de saison montre d’ailleurs que lorsqu’il dispose d’un temps de jeu conséquent, son influence est immédiate. Ce qu’il a affiché face aux Pelicans pourrait devenir le standard de son rôle : être le troisième dynamiteur d’un trio arrière polyvalent, capable de prendre le relais ou de porter l’équipe selon les besoins. Dans un environnement aussi compétitif, sa marge de progression reste immense.
La suite dépendra donc de sa capacité à maintenir ce niveau, à saisir chaque opportunité et à continuer d’affirmer sa place dans un effectif aussi dense que talentueux. S’il parvient à rester constant tout en continuant d’être décisif dans les moments importants, San Antonio pourrait avoir trouvé non seulement un complément idéal à Fox et Castle… mais peut-être aussi l’une des futures révélations majeures de la saison.
