Par Rédaction | Sport
La situation de Jonathan Kuminga à Golden State continue de se dégrader malgré une intersaison qui laissait présager un nouveau départ. Entre une place de titulaire promise, une prolongation lucrative et un début de saison encourageant, tout semblait indiquer que l’ailier allait enfin trouver sa pleine mesure dans l’organisation. Pourtant, les dernières semaines ont tout renversé.
La décision de Steve Kerr de le laisser sur le banc face aux Chicago Bulls, sans la moindre minute de jeu alors qu’il était disponible, a ravivé les critiques et les interrogations autour de son rôle. L’ailier de 23 ans traverse une période délicate depuis son retour de blessure, incapable de retrouver le rythme qui avait marqué ses premières sorties de la saison. Son efficacité offensive s’est effondrée et sa confiance semble érodée, comme si la mécanique ne parvenait plus à s’aligner dans un système qui le contraint davantage qu’il ne l’exploite.
C’est dans ce contexte que Marc Spears a ravivé le débat avec une déclaration sans détour : « Free JK. On le voyait dans ses yeux. Il essaie d’être professionnel. » Il a rappelé que Kuminga avait démarré fort avec 15 points et 7 rebonds de moyenne avant sa blessure, mais que, comme la saison précédente, son retour a immédiatement provoqué un décalage avec le jeu de l’équipe. Spears a poursuivi en estimant que « c’est le bon moment pour une séparation », une affirmation qui trouve un écho grandissant dans la ligue.
Un talent pur captif d’un système devenu incompatible
Le débat est d’autant plus animé que Kuminga revient d’une prolongation de deux ans à près de 47 millions de dollars, preuve que la direction croyait encore à son potentiel. Mais depuis sa blessure au genou du 12 novembre, il n’est plus que l’ombre du joueur explosif aperçu en début de saison, tournant à moins de 8 points de moyenne à 30 % de réussite. Bobby Marks a confirmé que plusieurs organisations restent intéressées, indiquant : « Des équipes aiment vraiment son profil, son athlétisme, son potentiel. Cela va être intéressant à suivre. »
L’une des grandes interrogations repose désormais sur ce qu’il adviendra si la franchise ne parvient pas à trouver un accord avant la date limite du 5 février. Marks a mis les mots sur la crainte du vestiaire en évoquant la possibilité d’une situation stagnante : « Que se passe-t-il s’ils ne trouvent pas le bon deal et qu’il est encore dans l’équipe avec le même rôle ? » Cette perspective inquiète, car deux saisons consécutives de frustration accumulée pourraient finir par fissurer une relation déjà fragile.
Dans le cas de Kuminga, le talent n’est pas discuté : ailier puissant, vertical, capable de créer son tir et d’attaquer le cercle avec une dimension physique rare, il apparaît prêt à devenir un scoreur régulier à 20 points. Son profil fait rêver de nombreuses organisations en quête d’un créateur athlétique sur les ailes. Mais à Golden State, où la lecture du jeu, la rapidité décisionnelle et la circulation du ballon priment, ses qualités semblent se heurter aux fondations mêmes du système.
Un départ pourrait donc libérer un joueur encore en pleine ascension, tandis que Golden State chercherait à récupérer une pièce mieux adaptée à son projet à court terme autour de Steph Curry, Jimmy Butler et Draymond Green. Le paradoxe est cruel : l’un des talents les plus fascinants de sa génération semble aujourd’hui bridé dans un environnement devenu trop étroit pour lui.
