Par Rédaction | Sport
Toujours présent dans le paysage audiovisuel sportif, Patrick Montel n’a jamais eu peur de faire preuve de franchise. Ce fut notamment le cas lorsque le légendaire commentateur de France Télévisions était revenu sur son parcours et sur un épisode précis lié à France 1998… égratignant l’ensemble des joueurs au passage.
Figure familière du sport à la télévision française, Patrick Montel a longtemps fait vibrer les écrans au même titre que Thierry Roland, voix historique des Bleus. Celui qui a accompagné les sacres d’Usain Bolt ou les exploits de Christophe Lemaître a donc la légitimité pour donner son avis sur son illustre homologue, et il ne s’est d’ailleurs pas privé pour le faire il y a plusieurs années.
Il faut dire que Thierry Roland représente beaucoup dans l’inconscient collectif français : une présence familière, une voix, une manière d’être. Aux côtés de Jean-Michel Larqué, l’homme à la voix si reconnaissable a incarné pendant plusieurs décennies l’équipe de France, jusqu’à devenir inséparable du parcours triomphal de 1998. Sa fameuse phrase, prononcée après le troisième but en finale contre le Brésil – « après avoir vu ça, on peut mourir tranquille » – a immédiatement basculé dans le patrimoine sportif national.
Seulement voilà : lorsque Thierry Roland a rendu son dernier souffle en 2012, et que de nombreuses personnalités ont afflué à son enterrement, quelque chose a particulièrement chiffonné Montel… Il expliquait ainsi dans So Foot en 2017 :
« Et puis, le football, pour moi, c’est aussi Thierry Roland. Ce n’est pas un footballeur, mais c’est le football. C’est un guide, c’est lui qui m’a fait aimer le commentaire. D’ailleurs, une chose m’a déçu : il avait cet amour absolu du football, plus que quiconque, il est la voix de la Coupe du monde 1998. Il a dit qu’il pouvait « mourir tranquille » parce que la France avait gagné. Et à son enterrement, il n’y avait aucun membre de France 98 qui était là… »
Entre les lignes, selon Montel, l’absence de ces joueurs lors des obsèques de celui qui avait sublimé leur épopée résonne comme un manque de reconnaissance. D’autant que Roland, passionné jusqu’au bout, avait incarné leur triomphe avec une émotion dont personne n’a oublié la force.
Ce rappel cinglant met en lumière une fracture souvent passée sous silence entre certaines générations du foot français et ceux qui ont fait vivre leurs exploits. Montel, fidèle à son franc-parler, soulève ainsi une question plus large : qu’est-ce que le football doit à ses voix ? Une interrogation qui ne cesse de résonner depuis sa sortie, et qui redonne à Thierry Roland la place centrale qu’il occupait dans l’histoire des Bleus.
