Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Laura Smet a grandi dans l’ombre d’une légende, mais sans jamais se contenter d’un héritage figé. Actrice et réalisatrice, elle a peu à peu trouvé sa propre voix, tout en assumant le poids d’un nom hors norme. Quand elle parle de son père, le discours est toujours intime, précis, loin des clichés. Et certaines règles de vie imposées en privé en disent long sur l’homme derrière l’icône.
Fille de Johnny Hallyday, Laura Smet a souvent raconté une enfance façonnée par une figure paternelle exigeante, mais profondément structurante. Derrière l’image publique du rockeur, se cachait un père attaché à des principes simples, presque bruts, qui régissaient aussi bien la vie familiale que les rapports humains. Une éducation marquée par la volonté, le travail et une forme de respect direct, sans faux-semblants.
C’est dans une interview accordée à Madame Figaro que Laura Smet avait évoqué cette facette très personnelle de Johnny Hallyday, en faisant le lien avec son propre travail artistique et son vécu familial : le « Taulier » ne souhaitait être vouvoyé par personne, lui l’homme issu du peuple :
« L’histoire d’un de mes films est très autobiographique : un de mes personnages vouvoie sa mère, comme Louis-Do le fait dans sa vie, ce qui me fascine, car c’est à l’opposé de mon éducation : mon père obligeait tout le monde à le tutoyer ! «
Loin d’être une simple anecdote, cette règle illustre une conception très directe des rapports humains, que Johnny Hallyday appliquait sans distinction. Mais au-delà de cette exigence presque symbolique, Laura Smet avait surtout évoqué ce que son père lui a transmis en profondeur, sur le plan moral et personnel :
« Mon père m’a appris à écouter mon instinct. Il m’a transmis la notion du bien et du mal…, la foi. Il avait une spiritualité très portée vers la nature. Et puis, il m’a donné la valeur du travail. Il avait besoin de cadre parce qu’il n’en avait jamais eu : il n’y a pas eu de parents, d’école. Il pouvait être extrêmement dur avec lui-même, toujours en train de faire du sport, des régimes alimentaires pour donner le maximum à son public, qu’il a aimé et qui l’a aimé tellement. Tellement… Il a donné sa vie pour son public.
Et moi, ce qu’il m’a toujours dit, c’est : « Ta vie, tu peux en faire ce que tu veux. Mais c’est à toi de le faire. À personne d’autre. » Voilà. Mon père m’a appris la volonté. Il n’y a rien sans ça. Je porte toujours la bague qu’il m’a offerte – elle me donne de la force. »
À travers ces mots, Laura Smet dresse le portrait d’un homme parfois dur, souvent exigeant, mais profondément habité par le sens de l’effort et de la transmission. Un héritage immatériel, bien plus fort qu’un nom ou qu’une carrière, qu’elle continue aujourd’hui de faire vivre à sa manière.
